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Inquiets, les habitants de Bangkok en quête de logements à l'épreuve des séismes
information fournie par AFP 07/04/2025 à 11:05

Un homme nageant dans une piscine d'un immeuble résidentiel de Bangkok le 30 mars 2025, dont le mur a été fissuré par le séisme qui a frappé la Birmanie et la Thaïlande deux jours plus tôt ( AFP / Amaury PAUL )

Un homme nageant dans une piscine d'un immeuble résidentiel de Bangkok le 30 mars 2025, dont le mur a été fissuré par le séisme qui a frappé la Birmanie et la Thaïlande deux jours plus tôt ( AFP / Amaury PAUL )

Inquiets pour leur sécurité après le récent séisme qui a frappé la Thaïlande, des habitants de Bangkok cherchent à quitter leur tour pour des bâtiments de faible hauteur, considérés comme plus résistants aux secousses.

Phatsakon Kaewkla, après la terreur provoquée par les secousses du tremblement de terre du 28 mars, a été confronté à une autre frayeur en rentrant chez lui : il a découvert de larges fissures sur les murs de son appartement situé au 22e étage d'un immeuble de la capitale thaïlandaise.

Ses propriétaires lui ont assuré que des ingénieurs avaient vérifié chaque recoin de son condominium (immeuble en copropriété), et conclu qu'il était habitable.

Mais il ne peut s'empêcher d'avoir peur. "Et ma mère m'a aussi dit de déménager d'ici", confie ce commercial de 23 ans à l'AFP.

Des ouvriers réparent les dégâts sur le mur d'une tour Bangkok, le 3 avril 2025, suite au tremblement de terre du 28 mars qui a frappé le centre de la Birmanie et la Thaïlande. ( AFP / MANAN VATSYAYANA )

Des ouvriers réparent les dégâts sur le mur d'une tour Bangkok, le 3 avril 2025, suite au tremblement de terre du 28 mars qui a frappé le centre de la Birmanie et la Thaïlande. ( AFP / MANAN VATSYAYANA )

Bangkok, avec ses centaines de tours de luxe et d'immeubles reluisants, située à plus de 1.000 kilomètres de l'épicentre du séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la Birmanie le 28 mars, n'est que rarement confronté à des secousses sismiques.

Yagit Buyukergun, originaire de Turquie, où les séismes sont omniprésents, ne s'attendait donc pas à vivre la même expérience en Thaïlande.

- "Ecart de perception" -

Lorsque le tremblement de terre a éclaté, il s'est réfugié sous une table avec sa compagne, avant de sortir inspecter les dégâts.

"C'est craquelé partout, surtout dans le couloir", témoigne cet homme de 25 ans.

"Vous pouvez voir que le toit est entièrement en très mauvais état", poursuit-il.

Un condominium derrière des immeubles résidentiels plus anciens de faible hauteur à Bangkok en Thaïlande, le 4 janvier 2023 ( AFP / Alex OGLE )

Un condominium derrière des immeubles résidentiels plus anciens de faible hauteur à Bangkok en Thaïlande, le 4 janvier 2023 ( AFP / Alex OGLE )

Malgré son inquiétude, ses propriétaires se montrent impassibles. Ils disent que c'est "100% sûr, mais je ne le crois pas".

Selon le consultant en immobilier Owen Zhu, il y a "un écart de perception" entre propriétaires et locataires, quant à l'habitabilité des appartements endommagés à la suite du séisme.

"Le propriétaire considère les lieux comme sûrs, contrairement au locataire qui insiste pour déménager et récupérer sa caution", développe-t-il.

Un grand nombre de studios dans les nombreux immeubles résidentiels de Bangkok sont loués à l'année avec une caution de deux mois.

L'effondrement spectaculaire d'une tour en construction de 30 étages près du populaire marché de Chatuchak au nord de Bangkok, qui a provoqué la mort vingtaine d'ouvriers, dont les corps n'ont pour la plupart toujours pas été retrouvés, a ajouté à l'angoisse générale.

Les autorités enquêtent désormais sur les matériaux et les normes de sécurité.

Owen Zhu affirme que de plus en plus de ses clients cherchent à emménager dans un immeuble de faible hauteur.

Et ceux qui s'intéressent encore aux tours exigent souvent que la propriété ait subi "des dégâts minimes ou inexistants" lors du récent tremblement de terre, détaille le consultant chinois de 40 ans installé en Thaïlande.

Cette photo prise le 29 mars 2025 montre un couloir endommagé à l'intérieur d'une tour d'habitation à Bangkok, après le tremblement de terre qui a frappé la veille le centre de la Birmanie et la Thaïlande ( AFP / Amaury PAUL )

Cette photo prise le 29 mars 2025 montre un couloir endommagé à l'intérieur d'une tour d'habitation à Bangkok, après le tremblement de terre qui a frappé la veille le centre de la Birmanie et la Thaïlande ( AFP / Amaury PAUL )

"Les gens semblent avoir réalisé que vivre dans des immeubles très hauts peut présenter des risques plus importants en matière de résistance aux séismes, par rapport aux structures à deux étages ou de faible hauteur."

Selon le consultant, les gens s'inquiétaient peu des normes en matière sismique avant la catastrophe.

Tim Maplethorpe, directeur de l'agence BangkokProperty.com, affirme que "personnellement, si je regardais le marché en ce moment, je me demanderais +Qui sont les promoteurs? Est-ce qu'ils ont une bonne réputation?+ plutôt que de prendre pour acquis que tout va bien".

Selon lui, "il s'agit simplement de nervosité" qui n'aura pas forcément d'effet à long terme sur le marché de l’immobilier à Bangkok.

Si pour Owen Zhu, l'impact sur le secteur est "significatif", il est difficile de faire des prévisions pour le moment, estime M. Maplethorpe.

"Je n'ai pas été inondé de demandes" et "je n'ai qu'un couple intéressé par un déménagement dans un immeuble de faible hauteur", confie-t-il.

2 commentaires

  • 07 avril 12:19

    j'ai calculé des dizaines de bâtiments au séisme. Proportionnellement, la résistance d'une tour au séisme coûte moins cher que celle d'un bâtiment bas, et dans un petit bâtiment on a tendance à ne pas mettre la quantité de matière nécessitée par le séisme, alors que dans une tour on le fait


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