(Actualisé avec manifestations)
par Felix Light
Des manifestants se sont opposés aux forces de l'ordre dimanche à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, pour la quatrième nuit d'affilée, alors que le mouvement pro-européen se propage au reste du pays.
Cet Etat de 3,7 millions d'habitants est le théâtre de tensions croissantes entre le parti au pouvoir Rêve Géorgien, et l'opposition qui l'accuse de mener une politique pro-russe et anti-occident.
Le pays s'est enfoncé dans la crise jeudi après la décision du gouvernement de suspendre les discussions sur une adhésion de la Géorgie à l'Union européenne.
Le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidzé a jugé dimanche que ces manifestants agissaient pour le compte de pays étrangers désireux de fragiliser la Géorgie.
Dimanche soir, les manifestations se sont étendues à au moins huit villes du pays, selon des médias géorgiens.
Alors que l'opposition dénonçait déjà des fraudes au profit du parti au pouvoir, Rêve géorgien, lors des élections législatives, de vastes manifestations ont lieu chaque soir depuis jeudi dans la capitale Tbilissi. La police les disperse à l'aide de canons à eau et de grenades lacrymogènes.
La présidente Salomé Zourabichvili a appelé à faire pression pour que la Cour constitutionnelle annule les élections législatives du 26 octobre remportées par Rêve géorgien.
Salomé Zourabichvili, favorable à un rapprochement avec l'Union européenne, a déclaré samedi que le Parlement n'avait aucune légitimité pour désigner son successeur et qu'elle resterait donc en poste à l'issue de son mandat.
Le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidzé, a rétorqué que Salomé Zourabichvili aurait à quitter le pouvoir à l'issue de son mandat ce mois-ci malgré sa volonté de conserver son poste en raison du manque de légitimité, selon elle, du Parlement issu des élections législatives du 26 octobre.
Au cours d'une conférence de presse, il a dit comprendre "l'état émotionnel" de Salomé Zourabichvili, favorable à un rapprochement avec l'Union européenne, mais a ajouté : "Bien sûr, le 29 décembre, elle devra quitter sa résidence et laisser ce bâtiment à un président légitimement élu."
Irakli Kobakhidzé a aussi minimisé l'annonce samedi par les Etats-Unis de la suspension de leur partenariat stratégique avec la Géorgie. Il l'a qualifiée d'"événement temporaire" et a déclaré que son pays discuterait avec la future administration américaine après l'investiture de Donald Trump en janvier.
L'Union européenne et les Etats-Unis se sont inquiétés de voir la Géorgie se rapprocher de la Russie alors que Rêve Géorgien affirme agir en faveur de la souveraineté du pays et contre toute interférence extérieure.
A Moscou, l'ancien président russe Dmitri Medvedev, désormais vice-président du conseil de sécurité de Russie, a dénoncé dimanche une tentative de révolution en Géorgie avec les manifestations antigouvernementales.
La Géorgie "avance rapidement sur une trajectoire ukrainienne, vers un sombre abîme", a-t-il dit. "Généralement, ce genre de chose se termine très mal."
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré vendredi que "la France continuera(it) de maintenir des liens forts avec la population géorgienne et de soutenir ses aspirations européennes, qui ne doivent pas être trahies".
(Reportage Felix Light, version française Bertrand Boucey et Zhifan Liu)
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