
Une photo prise depuis le sud d'Israël montre des véhicules militaires israéliens et les destructions dans la bande de Gaza voisine, le 6 juillet 2025 ( AFP / Maya Levin )
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas palestinien en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages à Gaza ont commencé dimanche soir à Doha, à la veille d'une rencontre à Washington entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, lequel espère un accord "cette semaine".
"Les discussions portent sur les mécanismes de mise en oeuvre" de l'accord et un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche des négociations, qui se font par l'intermédiaire de médiateurs.
Le président américain Donald Trump a estimé dimanche qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord.
"Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine", a-t-il déclaré à des journalistes.
Avant de s'envoler pour les Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que sa rencontre avec Donald Trump pouvait "contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous".
Le président américain pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique après 21 mois de guerre.
Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné à ses négociateurs des "instructions claires": parvenir à un accord "aux conditions que nous avons acceptées".
Le dirigeant israélien avait jugé "inacceptables" samedi les "changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition" initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.
- "Mission importante" -

Des Palestiniens devant des tentes à Gaza-ville avec en arrière-plan une colonne de fumée s'élevant du centre de la bande de Gaza après un bombardement israélien, le 6 juillet 2025 ( AFP / Bashar TALEB )
Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
M. Netanyahu a une "mission importante" à Washington, a déclaré le président israélien Isaac Herzog après l'avoir rencontré dimanche matin: "faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison".
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l'origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une photo prise depuis le sud d'Israël montre de la fumée s'élevant lors d'une frappe israélienne sur la bande de Gaza, le le 6 juillet 2025 ( AFP / Maya Levin )
Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Le 18 mars, faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a repris son offensive à Gaza, où le Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007.
- "La faim comme arme de guerre" -
Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d'habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles selon l'ONU et les ONG, 26 Palestiniens ont été tués dimanche par les bombardements israéliens, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
Interrogée par l'AFP sur les faits rapportés par M. Bassal, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de les commenter dans l'immédiat.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d'accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l'AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.

Un manifestant appelle à ramener tous les otages à la maison, lors d'un rassemblement hebdomadaire à Tel-Aviv, le 5 juillet 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Vendredi, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a recensé au moins 613 personnes tuées lors de distributions d'aide à Gaza entre le 26 mai et le 27 juin, dont 509 près des seuls centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël.
Le président brésilien Lula a accusé dimanche Israël de commettre un "génocide" dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par la guerre.
"Nous ne pouvons pas rester indifférents face au génocide perpétré par Israël à Gaza, le massacre de civils innocents et l'usage de la faim comme arme de guerre", a dit Luiz Inacio Lula da Silva lors de son discours d'ouverture du sommet des Brics, à Rio de Janeiro.
L'attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Au moins 57.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer