Une vue de Paris et du drapeau français
La prévision du gouvernement français sur la réduction du déficit public en 2025 est "fragile" car elle repose sur un scénario macroéconomique qui apparaît optimiste, a déclaré le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) dans un avis publié jeudi.
Le gouvernement, a dit vouloir ramener l'an prochain à 5% du produit intérieur brut (PIB) le déficit public, qui devrait s'élever à 6,1% cette année, alors que la France a été placée en procédure de déficit excessif par la Commission européenne en juillet et qu'elle subit la pression des marchés.
"La prévision de déficit public de 5,0 points de PIB pour 2025 est fragile du fait de l'optimisme du scénario macroéconomique sur lequel elle repose et de l'ampleur des mesures à mettre en oeuvre sans que celles-ci soient documentées à ce stade", indique le HCFP dans son avis alors que le gouvernement Barnier présente ce jeudi en conseil des ministres son projet de budget pour 2025.
"Il n'est pas infaisable, mais il est vulnérable", a ensuite précisé jeudi le président de HCFP, Pierre Moscovici, lors d'une audition devant la commission des finances de l'Assemblée nationale à la suite de la publication de l'avis.
Le HCFP estime par ailleurs que l'information qui lui a été communiquée n'est pas suffisante pour apprécier les mesures de hausse des prélèvements obligatoires et de freinage de la dépense.
L'organisme de surveillance des finances publiques note également que la prévision de croissance pour 2025 - 1,1% - apparaît "un peu élevée", arguant qu'elle repose sur des hypothèses favorables concernant le commerce mondial, l'investissement des entreprises et la baisse du taux d'épargne des ménages, qui correspondraient à une nette accélération de l’activité sans ajustement budgétaire.
Le HCFP "souligne la nécessité, confortée par les dérapages majeurs en 2023 et 2024 des finances publiques, de retenir des hypothèses prudentes, notamment en matière de prévision des recettes ou de ralentissement des dépenses des collectivités locales, lorsqu'il n'y a pas de dispositifs robustes prévus à cet effet".
Selon Pierre Moscovici, 2024 aura été "une année noire pour les finances publiques" et le dérapage du déficit à 6,1% contre 4,4% initialement prévu, totalement inédit.
"Entre ce que vous avez voté et ce qui sera en principe réalisé, il y a 1,7 point de PIB et 52 milliards d'euros. Je crois qu'on peut dire que c'est absolument considérable et totalement inédit. C'est d'autant plus inédit que nous ne sommes pas dans une période de crise, a-t-il dit.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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