
L'ancien chef du football espagnol Rubiales fait face à un interrogatoire lors du procès pour avoir embrassé la footballeuse Jenni Hermoso
L'ancien président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) Luis Rubiales a affirmé lors de son procès avoir demandé et reçu le consentement de la joueuse Jenni Hermoso avant de l'embrasser, alors que l'équipe d'Espagne venait de remporter le mondial disputé en Australie en 2023.
"Je suis absolument sûr qu'elle m'a donné sa permission", a déclaré Luis Rubiales devant un tribunal de Madrid. "A ce moment, c'était quelque chose de totalement spontané."
Luis Rubiales, âgé de 47 ans, est accusé d'agression sexuelle sur la joueuse de 34 ans et d'avoir tenté de la contraindre à déclarer que le baiser était consenti.
Alors qu'il nie ces accusations, son procès s'est ouvert fin janvier dans la capitale espagnole.
Jenni Hermoso a déclaré la semaine dernière devant le tribunal de Madrid n'avoir jamais consenti au baiser de Luis Rubiales.
"Je n'ai rien entendu ni compris", avait-elle déclaré lors d'une audition de plus de deux heures. "La chose suivante qu'il a faite a été de m'attraper par les oreilles et de m'embrasser sur la bouche... Je ne me suis pas sentie respectée."
Après la victoire de l'Espagne sur l'Angleterre en finale, à Sydney, le 20 août 2023, l'ex-président de la fédération s'était attrapé les parties génitales en guise de célébration, alors qu'il se tenait aux côtés de la reine Letizia et de sa fille, la princesse Sofia.
Plus tard, lors de la remise des médailles, il avait serré dans ses bras Jenni Hermoso avant de lui saisir la tête et de l'embrasser sur les lèvres devant un stade plein et les caméras du monde entier.
"Je n'ai pas aimé ça", avait rapidement déclaré la joueuse espagnole à ses coéquipières, selon des images captées dans les vestiaires.
Outre Luis Rubiales, l'ancien sélectionneur de l'équipe nationale féminine Jorge Vilda, l'ancien directeur sportif RFEF Albert Luque, et l'ancien directeur du marketing de la RFEF Ruben Rivera sont également jugés pour leur rôle présumé dans les pressions exercées sur Jennifer Hermoso.
Le parquet, qui présente ses réquisitions avant le début du procès, a réclamé deux ans et demi de prison. En Espagne, les personnes condamnées à des peines inférieures à deux ans peuvent généralement échapper à l'incarcération en versant des dommages et intérêts si elles n'ont pas déjà été condamnées.
Le scandale avait éclipsé le premier titre mondial de l'équipe d'Espagne féminine lors de la Coupe du monde 2023, en Australie, mais aussi galvanisé le mouvement "Me Too" dans le football espagnol, où les joueuses luttaient contre le sexisme et les inégalités avec leurs homologues masculins.
(David Latona et Emma Pinedo; version française Zhifan Liu, édité par Augustin Turpin)
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