( AFP / ROMAIN PERROCHEAU )
L'exploitant du Matmut Atlantique a appelé vendredi la métropole de Bordeaux, propriétaire du stade, à renégocier leur contrat d'exploitation en raison des déboires des Girondins, club résident placé en redressement judiciaire et rétrogradé au niveau amateur.
Pour SBA, filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat, la rétrogradation jeudi de l'équipe sextuple championne de France en National 2 (4e division) place le stade de 42.000 places dans une "situation critique".
La société estime que le club, en abandonnant son statut professionnel la semaine dernière, a renoncé "dans le même temps" à sa qualité de "club résident" du stade. L'exploitant s'estime donc délié de "l'ensemble des accords liant le club professionnel à SBA".
"Le stade Matmut Atlantique se voit ainsi privé de son principal occupant et d'un élément fondateur du contrat de partenariat. Cette situation, totalement inédite, interroge à court et moyen terme l'avenir de l'exploitation du stade", écrit la société dans un communiqué transmis à l'AFP.
"SBA appelle Bordeaux Métropole à réunir rapidement les parties prenantes de l'exploitation du stade afin (...) de réfléchir aux solutions qui peuvent, le cas échéant, être proposées", ajoute-t-elle.
Construit pour l'Euro-2016 dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) de 310 M EUR jusqu'en 2045, le Matmut Atlantique est propriété de Bordeaux Métropole mais exploité par SBA.
Les revenus de l'exploitant ne sont pas directement liés aux Girondins: le club résident paie son loyer à la Métropole, qui verse ensuite une redevance à SBA. En cas d'arrêt du loyer, ce montage contraint Bordeaux Métropole, donc le contribuable, à compenser la perte sèche.
SBA estime que les conditions actuelles lui valent un déficit structurel annuel de 2 à 3 M EUR et a régulièrement appelé à renégocier le contrat, avant même la dégringolade sportive et financière des Girondins, rétrogradés de L2 au National début juillet, puis du National au National 2 jeudi.
Faute de matches réguliers, ce déficit pourrait en outre s'accroître en cas de chute des recettes du "naming" du stade, attribué jusqu'en 2025 à l'assureur Matmut.
La semaine dernière, la présidente de Bordeaux Métropole avait toutefois déclaré à l'AFP ne pas considérer une renégociation comme prioritaire.
"On n'en est pas là. Ce contrat de PPP a été négocié il y a quelques années (...), et ces conditions ne semblent pas opérantes selon l'exploitant", avait déclaré Christine Bost, qui avait ajouté: "On a besoin que ce stade soit un peu plus occupé".
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