
Le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une visite de l'usine BAE Systems de Govan, à Glasgow, le 2 juin 2025 en Ecosse ( POOL / ANDY BUCHANAN )
Le Royaume-Uni va construire jusqu'à 12 sous-marins nucléaires d'attaque et six usines de munitions, a annoncé lundi le Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de son engagement à réarmer le pays face à la "menace" posée notamment par la Russie.
En déplacement à Glasgow, en Écosse, le dirigeant travailliste a détaillé sa stratégie pour faire du Royaume-Uni une nation "prête au combat" et "équipée pour les décennies à venir".
"La menace à laquelle nous faisons face aujourd'hui est plus grave, plus immédiate et plus imprévisible que jamais depuis la Guerre froide", a-t-il déclaré.
"Nous sommes confrontés à une guerre en Europe, à de nouveaux risques nucléaires, à des cyberattaques quotidiennes, à une agression croissante de la Russie dans nos eaux, qui menace (aussi) notre espace aérien", a-t-il ajouté.
Parmi les mesures phares annoncées, la construction de jusqu'à 12 sous-marins à propulsion nucléaire dotés d'armes conventionnelles, dans le cadre de l'alliance militaire Aukus, avec les Etats-Unis et l'Australie.
Ces derniers remplaceront la flotte actuelle du Royaume-Uni dès la fin des années 2030. Pour l'instant cette flotte est constituée de sept sous-marins de ce type.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (c), le secrétaire britannique à la Défense John Healey (3e d) et le directeur du programme Type 26 de BAE Systems, David Shepherd (2e d), lors d'une visite de l'usine Govan de BAE Systems, à Glasgow, le 2 juin 2025 en Ecosse ( POOL / ANDY BUCHANAN )
Keir Starmer a également confirmé que le Royaume-Uni dépenserait 15 milliards de livres sterling (17,7 milliards d'euros) pour son programme d'ogives nucléaires.
Cette annonce s'inscrit dans "le renforcement de notre dissuasion nucléaire en tant que garant ultime de notre sécurité et de notre sûreté", a-t-il ajouté.
Parallèlement, il a annoncé la création de six nouvelles usines de munitions, devant créer quelques 1.000 emplois. Cela portera à 6 milliards de livres le budget alloué aux munitions durant cette législature.
Le Premier ministre britannique avait annoncé fin février une hausse inédite depuis la fin de la Guerre froide des dépenses de défense nationales à 2,5% du PIB en 2027 contre 2,3% actuellement.
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Il a évoqué l'ambition du gouvernement de dépenser 3% du PIB national dans la défense durant la prochaine législature, soit au-delà de 2029, mais sans vouloir s'engager sur une date précise.
"Lorsque nous sommes directement menacés par des États disposant de forces militaires avancées, la manière la plus efficace de les dissuader est d'être prêt, et franchement, de leur montrer que nous sommes prêts à instaurer la paix par la force", a-t-il encore dit.

Des employés de BAE Systems, pendant une viste du Premier ministre britannique Keir Starmer à l'usine Govan de BAE Systems, à Glasgow, le 2 juin 2025 en Ecosse ( POOL / ANDY BUCHANAN )
Dimanche, dans une tribune dans le tabloïd The Sun, il avait désigné comme pays posant une menace, outre la Russie, l'Iran et la Corée du Nord.
Il a laissé de côté la Chine, alors que Londres a multiplié les efforts ces derniers mois pour apaiser les relations avec Pékin, mises à mal sous les précédents gouvernements conservateurs.
Détaillant cette stratégie devant le Parlement, le ministre de la Défense John Healey s'est engagé à rendre l'armée britannique "dix fois plus meurtrière" en combinant la technologie des drones et l'IA avec "le métal lourd des chars et de l'artillerie".
Il a également souligné que le monde était entré "dans une nouvelle ère", avec des "adversaires qui travaillent davantage en alliance les uns avec les autres, tandis que la technologie change" la nature même des conflits.
Londres compte faire évoluer ses forces armées en intégrant davantage les avancées que sont les drones ou l'intelligence artificielle, et a notamment annoncé la semaine dernière la création d'un commandement dédié aux capacités cyber, défensives comme offensives.
La sécurité de l'Europe et le rôle du Royaume-Uni dans l'Otan sont au cœur de la révision de cette stratégie de défense, a rappelé M. Starmer, au moment où les Etats-Unis poussent leurs alliés à investir davantage dans leur défense.
"Notre politique de défense sera toujours l'Otan en premier", a-t-il souligné lundi à Glasgow.
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