( NTB / OLE BERG-RUSTEN )
Le gouvernement norvégien a franchi une étape supplémentaire vers l'extraction minière sous-marine, un projet controversé, en délimitant les zones propices à l'exploration.
"Le ministère de l'Energie a fait une proposition annonçant le premier cycle d'attribution de licences pour les minéraux des fonds marins sur le plateau continental norvégien", indique-t-il sur son site.
"La proposition définit les zones dans lesquelles les entreprises pourront demander des licences d'exploitation, afin que l'exploration et la collecte de connaissances" puissent commencer, poursuit-il dans cet avis publié mercredi.
Arguant de l'importance de ne pas dépendre d'Etats comme la Chine pour la fourniture en minéraux essentiels à la transition verte, la Norvège pourrait devenir l'un des premiers pays au monde à autoriser l'exploitation minière des fonds sous-marins.
Le ministère a annoncé le 12 avril l'ouverture à l'exploration d'une zone en mer de Norvège et en mer du Groenland - de la taille du Royaume-Uni, selon WWF-, avec l'objectif d'attribuer les premiers permis au premier semestre 2025.
La proposition présentée mercredi par le ministère comprend environ 38% de cette zone.
Cette nouvelle étape doit permettre de "savoir s'il existe une base pour une exploitation minière durable sur le plateau norvégien", assure le gouvernement. Si cela n'est pas le cas, l'extraction minière ne sera pas autorisée.
Le Parlement a donné en début d'année son feu vert à la prospection dans ce domaine, perçue comme un premier pas vers une exploitation.
Mais ONG et scientifiques alertent sur les risques de cette pratique dans une région inexplorée, et le manque de connaissances autour de son impact environnemental.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a annoncé fin mai qu'elle attaquerait le gouvernement norvégien en justice, faisant valoir que les études d'impact réalisées par le ministère norvégien de l'Energie ne satisfaisaient pas les critères imposés par la législation norvégienne.
Selon les autorités, le plateau continental du pays contient très probablement d'importants gisements de minéraux, y compris du cuivre, du cobalt, du zinc et des terres rares.
Certains entrent dans la composition de batteries, turbines d'éoliennes, ordinateurs et autres téléphones portables.
Actuellement, 98% des terres rares utilisées dans l'UE sont importées de Chine, qui dispose donc d'un quasi-monopole dans le secteur.
Plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, de nombreux scientifiques et de grandes entreprises se sont prononcés pour un moratoire sur l'extraction minière sous-marine.
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