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Entre surpopulation et canicule, les prisons suffoquent
information fournie par AFP 30/06/2025 à 18:37

Un gardien de prison ouvre la porte d'une cellule, le 31 janvier 2006 à la centrale de Clairvaux dans l'Aude ( AFP / JACK GUEZ )

Un gardien de prison ouvre la porte d'une cellule, le 31 janvier 2006 à la centrale de Clairvaux dans l'Aude ( AFP / JACK GUEZ )

Les prisons françaises, souvent vétustes et inadaptées au changement climatique, suffoquent, la canicule constituant avec la surpopulation endémique un cocktail explosif, s'inquiètent lundi des syndicats.

Le plan canicule est appliqué depuis "la fin de semaine dernière" dans "l'ensemble des prisons françaises", selon le ministère de la Justice. Mais ce plan "ne résout pas la vraie question: la surpopulation" avec des détenus parfois à quatre par cellule, estime Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT).

"On sait gérer la canicule, la surpopulation moins. La situation est invivable", dit-il, en particulier dans "les maisons d'arrêt en centre-ville qui ne sont pas équipées en clim" et où "c'est encore pire" d'être deux ou trois par cellule à dormir entassé sur des matelas.

"La surpopulation carcérale rend tout plus compliqué, tout est embolisé, tout est plus lent", ajoute-t-il.

"Le manque de personnel, la conjonction de la surpopulation et de la canicule est un cocktail très détonnant", résume Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa Justice.

Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, au 1er juin 2025, 84.447 personnes, un record, étaient détenues pour 62.566 places, soit une densité carcérale globale de 135%. La densité carcérale dépassait même les 200% dans 23 établissements ou quartiers pénitentiaires.

Au total, l'administration pénitentiaire "recense, en surface de plancher, 3,5 millions de m² sur 387 sites". Or, ce patrimoine est "très hétérogène", dit-elle, notamment en termes d'architecture et de période de construction, ce qui la rend "vulnérable au changement climatique".

La chaleur "exacerbe les frustrations et les tensions existantes" et donc "il faut faire en sorte de déminer le terrain pour éviter que les choses dégénèrent plus que d'habitude", commente auprès de l'AFP M. Fonck. Selon lui, le nombre d'incidents et d'agressions a augmenté depuis le début de la vague de fortes chaleurs.

Du côté du personnel, les conditions de travail s'aggravent du fait des uniformes, des gilets pare-lames et de la difficulté selon les établissements à trouver des points d'eau.

Pour tenter de soulager les difficultés, l'administration pénitentiaire active plusieurs leviers. Parmi eux un "accès à la douche favorisé, au-delà du nombre de douches hebdomadaires prévu par la réglementation, en fonction des emplois du temps de journée et de la configuration des locaux".

Elle prévoit aussi de "décaler les horaires de promenades et séances de sport en début de matinée et en fin d'après-midi dans la mesure du possible".

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui devait s'entretenir lundi en fin de journée avec les directeurs de prisons et le directeur de l'administration pénitentiaire, a indiqué que l'une des pistes était de transférer des détenus "qui sont aujourd'hui dans des lieux sursaturés", dans le Sud-Ouest par exemple, vers un "endroit où il y a moins de saturation", comme le Grand Est.

"Il y a plusieurs centaines de personnes qui sont concernées (par ces transferts) depuis jeudi", a-t-il déclaré à la presse.

3 commentaires

  • 17:11

    Ils n'ont qu'à faire venir lfi pour brasser de l'air!


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