Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

En Nouvelle-Calédonie, échec des négociations sur l'avenir institutionnel
information fournie par AFP 08/05/2025 à 11:34

Le haut-commissaire pour la Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc (2eg), le ministre des Outre-mer Manuel Valls (c) et le conseiller spécial du Premier ministre Eric Thiers (2e d) assistent à une séance plénière sur l'avenir institutionnel du territoire à Nouméa, le 2 mai 2025 en Nouvelle-Calédonie ( AFP / Delphine MAYEUR )

Le haut-commissaire pour la Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc (2eg), le ministre des Outre-mer Manuel Valls (c) et le conseiller spécial du Premier ministre Eric Thiers (2e d) assistent à une séance plénière sur l'avenir institutionnel du territoire à Nouméa, le 2 mai 2025 en Nouvelle-Calédonie ( AFP / Delphine MAYEUR )

Les discussions engagées cette semaine sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l'égide de Manuel Valls ont échoué, laissant l'archipel sans cap politique clair, un an après les violences les plus importantes enregistrées depuis les années 1980.

"Aucun accord n'a été conclu", a reconnu jeudi le ministre des Outre-mer au cours d'une conférence de presse, à l'issue de trois jours d'un "conclave" organisé dans un hôtel isolé à 2h30 de Nouméa, choisi pour plus de confidentialité et favoriser un dialogue apaisé.

Ce blocage, a ajouté Manuel Valls, empêche notamment de "régler la question de la composition du corps électoral", à l'origine des violences insurrectionnelles de mai 2024, "et celle de l'exercice du droit à l'autodétermination" de l'archipel français du Pacifique sud.

Depuis le dernier référendum de 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l'archipel. Ce scrutin a laissé le processus sans issue claire, jusqu'à provoquer les émeutes de mai 2024 qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts, sur fond de crise économique aiguë.

Les négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie avaient été relancées début 2025. Plusieurs cycles de discussions ont eu lieu, et l'ancien Premier ministre a effectué trois déplacements sur place, parvenant à remettre autour de la table deux camps aux positions difficilement conciliables et qui ne se parlaient plus.

Au cours de ce dernier cycle, deux projets ont été examinés en profondeur, a expliqué le ministre des Outre-mer jeudi.

"L'un fondé sur une souveraineté avec la France", défendu par le ministre, et "l'autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française", porté notamment par les Loyalistes, l'une des branches des non-indépendantistes.

Mais "aucun projet n'a pu recueillir de consensus", a regretté M. Valls. Selon lui, le projet des Loyalistes "mettait en cause, à nos yeux, l'unité et l'indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie", à travers "un projet de partition de fait".

- "Point de blocage" -

Le projet présenté par le gouvernement, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu'un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", avait suscité l'indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu'il revenait de fait à acter l'indépendance du territoire.

Pour le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf, "le gros point de blocage" est "le transfert des compétences régaliennes (...) à la Nouvelle-Calédonie", avant une éventuelle délégation à la France.

"C'est une proposition que nous refusons", a-t-il affirmé à l'AFP. "Nous restons sur notre proposition d'Etat fédéré avec un renforcement des compétences des provinces", a-t-il poursuivi.

L'autre cheffe de file loyaliste, Sonia Backès, a elle assuré au cours d'une conférence de presse avoir "évité la catastrophe pour la Nouvelle-Calédonie", assurant que l'absence d'accord "n'est pas le chaos".

"Grâce à l'abnégation et à l'unité des Loyalistes et du Rassemblement-LR, ainsi qu'au soutien de leurs relais métropolitains, aucun accord n'a été signé. La Nouvelle-Calédonie demeure donc française", se sont félicitées ces formations non-indépendantistes dans un communiqué.

Déplorant de son côté "un échec collectif", Calédonie ensemble, parti non-indépendantiste modéré qui soutenait le projet de Manuel Valls, veut convaincre "qu'un accord est possible". Car, dit-il dans un communiqué, "renoncer au consensus, c'est renoncer à la paix".

- Elections provinciales cruciales -

La prochaine échéance politique pour la Nouvelle-Calédonie est la tenue des élections provinciales, cruciales car elles déterminent la composition du gouvernement local. Elles devaient initialement se tenir en 2024 avant d'être reportées par les émeutes de mai. Le Conseil d'Etat a fixé la date maximale pour leur tenue au 30 novembre 2025.

"Le gouvernement devra examiner le projet de convocation et d'organisation des élections provinciales conformément au cadre juridique actuellement en vigueur", c'est-à-dire avec un corps électoral gelé, a indiqué Manuel Valls.

Depuis 2007, ce gel du corps électoral exclut des élections provinciales la plupart des personnes arrivées en Nouvelle-Calédonie après novembre 1998, date de la ratification des accords de Nouméa.

Malgré l'échec, Manuel Valls a salué un débat qui s'est "poursuivi de manière respectueuse" et estimé que des "points de convergence" avaient été identifiés. Un comité de suivi, mis en place par l'État, doit permettre de maintenir un cadre de dialogue dans les mois à venir, a-t-il assuré.

"Je continue et je continuerai à œuvrer pour éviter le retour de la violence", a insisté le ministre, appelant toutes les forces politiques et sociales à "s'engager avec l'Etat pour la paix, le dialogue et la reconstruction".

10 commentaires

  • 12:29

    Pour aider la Chine a se developper LOL ... la France a versé 171,72 millions d’euros en 2020. En 2019, ce chiffre s’élevait à 160,77 millions d’euros ... qd à l Algerie elle a recu 132 millions en 2022 de la part de la France en propre .. sans compter l aide de l UE vis à vis de l Algerie ... alors meme que nous financons 17 % du budget européen ... visiblement on n hesite pas à s endetter pour aider une grande puissance et des pays qui ne soutiennent pas la France


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi