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Egalité hommes-femmes : le HCE appelle à un "grenelle des finances"
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/06/2022 à 14:48

Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"Il n'y a jamais eu autant d'argent distribué, d'argent promis, et contre tout cet argent, on devrait pouvoir exiger que ceux qui le reçoivent - entreprises, institutions - donnent en contrepartie des mesures favorables à l'égalité entre les femmes et les hommes", estime Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes, ce mardi 7 juin.

Après le Grenelle des violences, Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes, une instance consultative placée auprès du Premier ministre, appelle à un Grenelle des finances, dans une tribune publiée dans les Echos et une interview à France Info ce mardi 7 juin.

Elle interpelle les politiques "de tous partis" à faire davantage : "Il n'a été question dans vos discours, tout au long de ces mois de campagne, que de hausses de salaires à venir, de financements de secteurs en difficulté, de compensations financières contre la hausse des prix, d'investissements mirifiques dans les filières d'avenir, le tout coûtant des centaines de milliards, et rien, ou presque, pour favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes", déplore -t-elle dans les Echos.

Dans un "plaidoyer pour un financement public au service de l'égalité", le HCE appelle le gouvernement et les candidats aux législatives à "s'emparer de la question budgétaire pour donner une assise réelle" à la cause de l'égalité entre les sexes. En matière de dépenses publiques, "les milliards pleuvent comme jamais", mais "n'atterrissent pas" chez les femmes, déplore-t-elle.

La crise du Covid-19 en a été un bon exemple, souligne le Haut Conseil : les femmes ont été "en première ligne" mais "semblent avoir été oubliées" ensuite dans le plan de relance du gouvernement. Selon une étude de la Fondation des femmes citée par le HCE, "sur les 35 milliards d'euros du plan de relance fléchés pour des aides sectorielles, seulement 7 milliards ont été dédiés à des emplois majoritairement occupés par des femmes".

Pour remédier à ces déséquilibres, le HCE propose "l'égaconditionnalité" : "pas un euro d'argent public ne doit être dépensé sans une contrepartie en matière d'égalité femmes-hommes", évoque Sylvie Pierre-Brossolette, prenant l'exemple des subventions accordées au CNC et des mesures prises contre le harcèlement sexuel. Ces "possibilités d'engagement" pourraient être les suivants : "rattrapage salarial, plan de promotion, formation aux métiers d'avenir, dispositifs anti-agression, horaires de travail..." Puis de rappeler qu'"en moyenne 9 % d'inégalités de revenu subsistent à fonction et compétence égales."

Car, selon la présidente du HCE, "il paraît ubuesque de continuer à financer les yeux fermés des organisations publiques ou privées qui sont en infraction", par exemple parce que leur politique salariale défavorise les femmes.

Une situation "encore très injuste" pour les femmes

Un autre dispositif possible serait un bonus incitatif : les subventions et autres niches fiscales seraient majorées lorsque le bénéficiaire s'engage à des actions en faveur de l'égalité "au-delà du respect des seules dispositions légales".

Enfin, prône le HCE, les pouvoirs publics devraient se doter d'un "budget sensible au genre", qui permettrait de "mesurer l'impact de chaque ligne budgétaire sur les femmes et les hommes". "Certaines mesures fiscales défavorisent les femmes", comme le quotient conjugal, et "certaines dépenses avantagent les hommes", comme les subventions sportives : avec le budget sensible au genre, on pourrait "rendre lisibles ces déséquilibres", et ainsi mieux les corriger.

"La situation des femmes dans ce pays reste encore très injuste, elles subissent encore des violences journellement. Notre idée générale est qu'il faut diviser le levier des finances publiques pour essayer d'améliorer la situation. Il n'y a jamais eu autant d'argent distribué, d'argent promis. Contre tout cet argent, on devrait pouvoir exiger que ceux qui le reçoivent - entreprises, institutions - donnent en contrepartie des mesures favorables à l'égalité entre les femmes et les hommes", martèle encore Sylvie Pierre-Brossolette au micro de France Info.

6 commentaires

  • 08 juin 08:49

    malheureusement elle n'a pas hérité les qualités de grand homme de son père qui était un vrai modèle pour de nombreux citoyens .


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