
Vue aérienne des équipes de secours sur le site de la discothèque Jet Set au lendemain de l'effondrement de son toit à Saint-Domingue, le 9 avril 2025 en République dominicaine ( AFP / Alfred DAVIES )
Les propriétaires de la discothèque qui s’est effondrée il y a deux mois en République dominicaine, la pire catastrophe nationale avec plus de 230 morts, comparaîtront libres lors de leur procès pour homicide involontaire, a annoncé jeudi matin un tribunal dominicain.
La juge Fátima Veloz a ordonné qu’ils versent une caution de 50 millions de pesos (plus de 730.000 euros) et leur a interdit de quitter le pays. Ils sont également tenus de se présenter régulièrement devant le tribunal, a expliqué leur avocat Miguel Valerio à la sortie de l’audience tenue mercredi soir.
"Si, au final, la vérité démontre que nous avons une responsabilité pénale, nous l’assumerons", a-t-il assuré.
Le toit du Jet Set s’est effondré pendant un concert du célèbre chanteur de merengue Rubby Pérez, décédé avec 235 autres personnes lors du drame.
Le parquet avait réclamé la détention préventive pour Antonio Espaillat, propriétaire et gérant du club Jet Set, et l’assignation à résidence pour sa sœur Maribel, qui en assurait l’administration. Tous deux avaient été arrêtés jeudi dernier.
Le ministère public, qui affirme que les accusés ont "modifié de manière significative" la structure du bâtiment, a fait appel de la décision rendue par la juge Veloz. "Le tribunal n’a pas mesuré à leur juste valeur les faits", a déclaré Wilson Camacho, son représentant.
"Il n’a pas correctement apprécié l’ampleur du préjudice causé à la société dominicaine" et "cette décision se moque des victimes", a-t-il ajouté.

Des membres des forces spéciales de la police arrêtent Antonio Espaillat, propriétaire et gérant du club Jet Set, le 15 juin 2025 à Saint-Domingue, en République dominicaine ( AFP / STR )
Le parquet dénonce une "exploitation négligente" du Jet Set et a relevé de nombreuses défaillances structurelles du bâtiment.
Selon le parquet, les propriétaires de la discothèque ont intimidé des employés pour les empêcher de conserver des preuves dans l’enquête.
Les familles des victimes ont déposé une centaine de plaintes civiles contre cette puissante famille, également propriétaire d’un groupe de médias et de restaurants.
L’accusation d’homicide involontaire est passible, en République dominicaine, d’une peine de trois mois à deux ans de prison.
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