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Discussions russo-ukrainiennes "difficiles", Moscou sanctionnée de toutes parts
information fournie par Reuters 28/02/2022 à 18:44

DISCUSSIONS RUSSO-UKRAINIENNES "DIFFICILES", MOSCOU SANCTIONNÉE DE TOUTES PARTS

DISCUSSIONS RUSSO-UKRAINIENNES "DIFFICILES", MOSCOU SANCTIONNÉE DE TOUTES PARTS

KIEV/MOSCOU (Reuters) - Des représentants ukrainiens et russes se sont retrouvés lundi à la frontière biélorusse pour discuter d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, cinq jours après le début de l'invasion russe qui a déclenché une série de sanctions diplomatiques et économiques à l'encontre de Moscou.

Après quelques heures de discussions "difficiles", selon le responsable ukrainien Mikhaïlo Podoliak, les délégations sont rentrées dans leurs capitales respectives pour des consultations avant de nouveaux échanges.

Si la présidence ukrainienne dit vouloir négocier un cessez-le-feu immédiat, rien sur le terrain n'indique que les évènements prennent une telle tournure, les troupes russes continuant à progresser lentement vers Kiev tandis que des tirs de roquettes sur Kharkiv, la deuxième ville du pays, ont fait au moins onze morts civils, selon un responsable local.

Pendant qu'Ukrainiens et Russes discutaient, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec ses homologues ukrainien Volodimir Zelenski et russe Vladimir Poutine.

Selon l'Elysée, Emmanuel Macron a demandé à Vladimir Poutine de mettre fin à son offensive et d'accepter un cessez-le-feu, tout en l'appelant à respecter le droit humanitaire et à épargner les civils.

"Le Président de la République a demandé le respect du droit international humanitaire et la protection des populations civiles comme de l'acheminement de l'aide, conformément à la résolution portée par la France au Conseil de sécurité des Nations Unies", a indiqué l'Elysée.

Les pays occidentaux ont parallèlement dévoilé de nouvelles sanctions contre la Russie et commencé à mettre en oeuvre celles qui avaient été annoncées ces derniers jours, dont l'exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire SWIFT ainsi que des sanctions ciblant les réserves en devises de la banque centrale placées à l'étranger.

Ces mesures sans précédent adoptées ce week-end par l'Union européenne (UE) et lundi par les Etats-Unis ont fait chuter le rouble à un plus bas historique face au dollar. La Bourse de Moscou est restée fermée lundi tandis que la banque centrale russe relevait en urgence de 9,5% à 20% son taux directeur pour tenter d'endiguer la fuite des capitaux.

PLUIE DE SANCTIONS

La Suisse, pays traditionnellement neutre, a annoncé lundi qu'elle appliquerait certaines sanctions adoptées par l'UE, dont l'interdiction de son espace aérien, y compris aux jets privés russes, et le gel des avoir de certains dirigeants russes.

Le Japon et la Corée du Sud ont indiqué de leur côté qu'ils allaient participer à l'exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire SWIFT. Selon le journal Straits Times, Singapour a également l'intention d'imposer des sanctions et restrictions à la Russie.

La pression s'est aussi accrue sur les entreprises occidentales qui ont des investissements en Russie après la décision du groupe pétrolier BP de se retirer totalement de ce pays.

Plus symboliquement, le Comité international olympique a recommandé lundi le bannissement de tous les sportifs russes et biélorusses - dont le pays sert de base arrière pour l'invasion - des compétitions internationales, ouvrant notamment la voie à une suspension la Russie de la Coupe du monde 2022 de football par la Fifa, à un peu plus de trois semaines de ses derniers matches éliminatoires.

Sanctionnée de toutes parts, la Russie a commencé à riposter en annonçant la fermeture de son espace aérien aux compagnies de 36 pays, dont les 27 Etats de l'UE.

La Russie, qui fournit environ 40% du gaz naturel utilisé dans l'UE, pourrait aussi utiliser l'arme énergétique, une perspective au coeur d'une réunion d'urgence des ministres de l'Energie des Vingt-Sept en fin de journée.

"L'énergie ne sera pas tenue à l'écart de ce conflit, que cela nous plaise ou non", a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, pendant une conférence de presse. "Nous avons une dépendance vis-à-vis du gaz russe... et c'est un enjeu existentiel de réduire cette dépendance."

Alors qu'une "synchronisation" du réseau d'électricité ukrainien avec le réseau européen devrait être décidée, celle d'une adhésion de l'Ukraine à l'UE pourrait rapidement ce poser, Volodimir Zelenski ayant signé lundi un décret en ce sens.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé un soutien sans équivoque à cette initiative, qualifiant l'Ukraine de "l'un des nôtres".

Pour les autorités ukrainiennes, la priorité reste cependant de résister à l'offensive militaire russe, alors que de plus en plus de pays européens annoncent leur intention de livrer à Kiev des armes défensives, notamment antichars.

L'Italie et la Finlande ont notamment fait part lundi de leur intention de fournir de telles armes à l'Ukraine, en écho à la décision sans précédent prise par l'UE de financer l'achat ainsi que la livraison d'armes et d'autres équipements à Kiev, une décision dénoncée lundi par le Kremlin comme un acte hostile vis-à-vis de la Russie.

DES DIZAINES DE CIVILS TUÉS

Après avoir lancé la plus grande offensive militaire contre un Etat européen depuis la Seconde guerre mondiale, les Russes devraient s'employer à encercler la capitale ukrainienne dans les prochains jours, même s'ils n'ont progressé que de quelques kilomètres au cours des dernières 24 heures, a déclaré un responsable américain.

Des explosions ont été entendues à l'aube à Kiev et à Kharkiv, où un quartier résidentiel a été pris sous une pluie de roquettes Grad, faisant au moins onze morts parmi la population civile, selon les autorités ukrainiennes.

Le ministère russe de la Défense a dit de son côté que ses forces s'étaient emparées de Berdiansk et d'Enerhodar, deux petites villes dans la région de Zaporijia située au sud-est de l'Ukraine, ainsi que de la centrale nucléaire de Zaporijia, selon l'agence Interfax

L'Ukraine a démenti que la centrale nucléaire soit tombée aux mains des forces russes, toujours selon Interfax.

Des combats se sont également déroulés durant la nuit dans la ville portuaire de Marioupol, au bord de la mer d'Azov, a fait savoir le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, à la télévision lundi, sans préciser si les forces russes avaient gagné ou non du terrain. Il n'a pas fourni non plus de bilan concernant d'éventuelles victimes.

Selon la haute commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, au moins 102 civils ont été tués en Ukraine dans le conflit déclenché par l'invasion de la Russie jeudi dernier et 304 autres ont été blessés.

Mais le bilan réel pourrait s'avérer "considérablement plus élevé", a-t-elle prévenu.

Environ 422.000 Ukrainiens ont déjà fui leur pays, à l'intérieur duquel se trouvent aussi de nombreuses personnes déplacées, a ajouté Michelle Bachelet.

Un haut responsable américain de la Défense a indiqué, sous couvert d'anonymat, que la Russie avait tiré plus de 380 missiles sur des cibles ukrainiennes depuis le début de l'opération militaire jeudi, certaines de ces frappes ayant touché des infrastructures civiles.

Alors que la Russie a dit avoir placé sa force de dissuasion nucléaire en état d'alerte en raison des menaces émanant selon elle des pays occidentaux, le président Joe Biden devait s'entretenir lundi en fin d'après-midi par téléphone avec les alliés et les partenaires des Etats-Unis pour "coordonner une réponse unie", selon la Maison blanche.

Une session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale des 193 membres de l'Onu devait également se tenir dans la journée au sujet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

De son côté, le Vatican a proposé lundi de "faciliter le dialogue" entre Kiev et Moscou.

(Reportage par Aleksandar Vasovic à Kiev; Natalia Zinets et Matthias Williams à Lviv; Alan Charlish à Medyka (Pologne); Fedja Grulovic à Sighetu Marmatie (Roumanie); les autres bureaux de Reuters dont Moscou; rédigé par Humeyra Pamuk, Stephen Coates, Simon Cameron-Moore et Nick Macfie; version française Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Nicolas Delame)

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