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Dans l'Arctique, une expédition norvégienne réalise des biopsies sur des ours polaires
information fournie par AFP 19/05/2025 à 08:32

Le vétérinaire norvégien Rolf Arne Olberg vérifie si un ours polaire est bien sédaté à Longyearbyen, en Norvège, le 10 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

Le vétérinaire norvégien Rolf Arne Olberg vérifie si un ours polaire est bien sédaté à Longyearbyen, en Norvège, le 10 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

Une expédition scientifique norvégienne, que l'AFP a pu suivre, a réalisé en avril les premières biopsies de tissus graisseux sur des ours polaires au Svalbard, dans l'Arctique, pour évaluer l'impact des polluants sur leur santé.

Un pied sur le patin d'un hélicoptère, le vétérinaire de la mission Rolf Arne Olden épaule sa carabine à air comprimé et déclenche le tir de sa fléchette anesthésiante sur l'ours blanc qui a commencé à courir sur la glace, en entendant le bruit de l'appareil.

L'hélicoptère s'éloigne en attendant que l'animal s'endorme, puis se pose à proximité du mammifère pour que les scientifiques puissent prélever de très fines tranches de tissus graisseux et effectuer des prises de sang.

"L'idée est de représenter au mieux ce que les ours vivent dans la nature, mais en laboratoire. Pour cela, on utilise leur graisse qu'on va exposer au stress qu'ils rencontrent, c'est-à-dire des polluants, mais aussi des hormones de stress", explique Laura Pirard, toxicologue belge qui a développé la méthode à partir des biopsies des ours polaires.

La scientifique française Marie-Anne Blanchet fait des prélèvements sur la mère d'oursons polaires à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

La scientifique française Marie-Anne Blanchet fait des prélèvements sur la mère d'oursons polaires à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

Les échantillons sont maintenus en vie pendant quelques jours sur le bateau pour être soumis à des polluants et composants hormonaux avant d'être congelés pour être analysés en laboratoire lors du retour à terre.

Outre le vétérinaire qui a endormi l'ours, un ou deux scientifiques de la mission travaillent délicatement sur l'animal pour mener la biopsie, prélever du sang ou encore poser des colliers électroniques GPS, uniquement sur les femelles en raison de la morphologie de leur cou.

- Chasse et réchauffement -

De premiers "loggers" ont été posés l'an dernier sur cinq femelles. Ces petits cylindres de 4 cm de longueur enregistrent les battements cardiaques et la température de l'ourse. Ces mesures, couplées aux données GPS, permettent de déterminer leur mode de vie, et leur déplacement sur une année.

La toxicologiste belge Laura Pirard, à droite, et la toxicologiste finoise Heli Routti, à gauche, à bord du navire brise-glace Kronprins Haakon à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

La toxicologiste belge Laura Pirard, à droite, et la toxicologiste finoise Heli Routti, à gauche, à bord du navire brise-glace Kronprins Haakon à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

La mission du "programme ours" est menée depuis 40 ans au Svalbard par des scientifiques de l'Institut polaire norvégien (NPI).

Cette année, les huit scientifiques - le chef de mission et son adjoint, une spécialiste du comportement spatial, un vétérinaire et quatre toxicologues spécialisés dans les milieux marins - ont embarqué à bord d'un brise-glaces de recherche marine de 100 mètres de long, le Kronprins Haakon.

"Nous avons eu une bonne saison, nous avons capturé 53 ours, dont dix femelles avec des oursons ou des jeunes d'un an, et nous avons posé 17 colliers", précise le chef de l'expédition Jon Aars.

Menacés par la chasse jusqu'à un accord international dans les années 1970, les ours polaires sont désormais affectés par le réchauffement climatique.

Un ours polaire à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

Un ours polaire à Longyearbyen, en Norvège, le 6 avril 2025 ( AFP / Olivier MORIN )

Ceux du Svalbard "consomment davantage de nourriture terrestre, tels que des rennes ou des oeufs d'oiseaux, qu'auparavant", explique Jon Aars. "Quand la glace fond, ils sont forcés de rester sur terre", précise-t-il. "Ces ours passent désormais beaucoup plus de temps à terre qu'il y a 20 ou 30 ans."

La population d'ours polaires de la région arctique du Svalbard est cependant en légère hausse depuis une dizaine d'années, souligne le scientifique.

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