(Actualisé avec déclaration de Yoon Suk-yeol devant le tribunal)
par Joyce Lee
Le président sud-coréen destitué Yoon Suk-yeol a affirmé lundi que sa brève déclaration de la loi martiale en décembre dernier n'était pas un "coup d'État", alors que le procès pénal contre l'ancien dirigeant, accusé d'insurrection, s'est ouvert au tribunal central de Séoul.
La déclaration de la loi martiale, qui a duré environ six heures avant que Yoon Suk-yeol ne fasse marche arrière face à l'opposition du Parlement et aux protestations de la population,
a plongé le pays dans une crise sans précédent depuis des décennies et conduit à la destitution du président sud-coréen, une décision confirmée plus tôt ce mois-ci par la Cour constitutionnelle.
Yoon Suk-yeol, qui a nié toutes les accusations portées contre lui, est entré dans la salle d'audience du tribunal vêtu d'un costume bleu marine sombre et d'une cravate rouge.
Sa présence était requise aux termes de la loi, comme c'est le cas pour tous les prévenus lors d'un procès pénal.
Le parquet affirme que le président destitué n'avait aucune base légale pour déclarer la loi martiale et l'accuse d'avoir tenté de paralyser les institutions.
"L'accusé a empêché les institutions constitutionnelles d'exercer leur autorité sur la base d'une déclaration illégale", a déclaré le ministère public.
Yoon Suk-yeol, qui a été procureur général avant de devenir président, a passé environ 40 minutes à réfuter ces allégations.
"La loi martiale n'est pas un coup d'État", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'avait pas l'intention de paralyser le pays, mais que la loi martiale était nécessaire pour alerter le peuple sur la façon dont le parti d'opposition bloquait le gouvernement en destituant plus de 20 responsables, y compris le chef du Conseil d'audit et d'inspection, ce qu'il considérait comme un seuil dangereux.
"Je savais que cette loi martiale prendrait fin en l'espace d'une demi-journée, voire d'une journée", a-t-il déclaré.
L'ancien président a indiqué que, bien qu'il ait fait part de cette intention à l'ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, les militaires chargés de l'exécution de l'ordre semblaient avoir outrepassé les limites fixées car ils ont l'habitude de s'entraîner à la loi martiale selon d'autres instructions.
Deux hauts gradés de l'armée seront entendus dans l'après-midi.
L'un d'eux, Cho Sung-hyun a déjà témoigné devant la Cour constitutionnelle en février qu'il avait reçu l'ordre d'envoyer des troupes pour "traîner" les députés hors du Parlement pendant l'application de la loi martiale.
Yoon Suk-yeol nie cette accusation.
Le président destitué risque une peine d'emprisonnement à perpétuité, voire la peine capitale, même si la Corée du Sud n'a plus procédé à une exécution depuis plusieurs décennies.
(Joyce Lee; rédigé par Ju-min Park; version française Jean Terzian et Diana Mandia, édité par Blandine Hénault)
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