
Photos prises le 20 mai 2025 du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol (gauche) à Paris, et le 12 janvier 2023 du premier secrétaire du Parti socialiste (PS) sortant Olivier à Paris ( AFP / JOEL SAGET )
Le psychodrame a finalement été évité: après une nuit agitée et une bataille de chiffres entre les deux concurrents, le Parti socialiste a annoncé, vendredi matin, qu'Olivier Faure avait remporté 50,9% des suffrages exprimés contre 49,1% pour le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et était donc "réélu", sur le fil, au poste de premier secrétaire.
"Jeudi 5 juin, à l'issue d'un scrutin serré, Olivier Faure a été réélu premier secrétaire du Parti socialiste", a annoncé le PS dans un communiqué, précisant que le résultat était "reconnu par tous".
"Toutes mes félicitations à Olivier Faure, à ses soutiens", a d'ailleurs réagi Nicolas Mayer-Rossignol, en remerciant les quelque 12.000 militants, "près de la moitié" des votants, souligne-t-il, l'ayant choisi.
Les résultats définitifs seront ratifiés lors du congrès prévu à Nancy (Meurthe-et-Moselle) du 13 au 15 juin.
"Merci aux militantes et militants qui me renouvellent leur confiance", a pour sa part écrit sur X Olivier Faure, après sa victoire serrée.
"Dès demain, nous poursuivrons le travail commencé en 2018 pour amplifier la dynamique, avec un parti socialiste ancré au coeur de la gauche", a-t-il ajouté, en saluant son concurrent et ses soutiens.
Deux ans après le congrès de Marseille, qui avait vu les deux mêmes candidats se disputer la victoire pendant plusieurs jours, sur fond d'accusations de fraudes, la nuit de jeudi à vendredi avait donné lieu à une querelle de chiffres, donnant une nouvelle fois l'image d'un parti profondément divisé.
- "Vote clair" -
Le camp d'Olivier Faure avait rapidement revendiqué la victoire, mais celui de son concurrent a dans un premier temps jugé l'écart de voix trop serré pour que quiconque puisse revendiquer être en tête.
"Le résultat final sera de toute façon très serré", avaient ajouté les partisans du maire de Rouen, y voyant "un désaveu" pour la direction sortante.
Finalement le premier secrétaire sortant l'emporte de "quelques centaines de voix", a indiqué la maire de Nantes Johanna Rolland sur Public Sénat, se félicitant de ce "vote clair" en faveur de "la ligne stratégique de l'union de la gauche et des écologistes".
"Il faut maintenant rassembler l'ensemble des socialistes", a souligné sur franceinfo le président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.
Olivier Faure était déjà arrivé en tête du premier tour, le 27 mai, avec 42,21% des voix, devant le maire de Rouen Nicolas (40,38%) et Boris Vallaud le chef des députés socialistes (17,41%), qui n'a pas pu se maintenir au second tour.
Les deux finalistes s'affrontaient notamment sur leur stratégie pour la présidentielle.
Olivier Faure est partisan d'une large union de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l'ex-député LFI François Ruffin, en vue d'une candidature commune.
Nicolas Mayer-Rossignol, qui a déploré jeudi un PS victime d'"un affaiblissement et d'un rétrécissement", prône, lui, pour 2027 la construction d'"un grand parti" réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Raphaël Glucksmann ou Bernard Cazeneuve.
- "Aucun regret" -
Boris Vallaud, en phase avec la ligne stratégique du premier secrétaire sortant, avait indiqué qu'il voterait pour lui à titre personnel, mais sans "chèque en blanc" ni consigne de vote à ses troupes, partagées entre les deux camps.
Le troisième homme a d'ailleurs félicité vendredi matin à la fois M. Faure "pour sa victoire et réélection" et M. Mayer-Rossignol "pour son résultat", les appelant à se "mettre au travail ensemble".

Le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud et le premier secrétaire du PS sortant Olivier Faure en séance au Parlement, le 27 mai 2025 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Une gageure, tant le maire de Rouen a rassemblé autour de lui une coalition d'anti-Faure -il récuse ce terme-, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d'Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l'Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.
Tous accusent Olivier Faure d'une gestion "clanique" du parti, et d'"ambiguïté" vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, même si le premier secrétaire sortant s'est détaché depuis plusieurs mois de celui avec qui il avait fait alliance en 2022 avec la Nupes et en 2024 avec le Nouveau Front populaire.
"Je n'ai aucun regret sur ce que nous avons fait" a répondu Olivier Faure, soulignant que lorsque que le NFP est arrivé en tête des législatives anticipées en 2024, "Nicolas Mayer-Rossignol ne le considérait pas comme une ineptie".
Son rival lui reproche aussi de se servir du congrès comme d'un tremplin pour la présidentielle. "Ce congrès n'a pas vocation à désigner un candidat pour 2027", répond Olivier Faure. Même si certains de ses proches l'imaginent déjà candidat.
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