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Boue et bonne humeur aux 24 heures d'endurance tondeuses
information fournie par AFP 08/06/2025 à 18:36

Des participants prennent le départ de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Des participants prennent le départ de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Gants, combinaison, maillot rose et casque: dans le vrombissement assourdissant des moteurs et l'odeur des pots d'échappement, Marie Oleniacz, 33 ans, s'apprête à rejoindre une course pas comme les autres, les 24 heures d'endurance tondeuses.

"Là je vais partir pour une heure et demie si tout va bien", dit cette professeure d'EPS dans la vie courante, en veillant attentivement sur le circuit.

Marie et les neuf membres de son équipe féminine, les "Co'Pinks", doivent tenir 24 heures en se relayant, juchées sur un tracteur-tondeuse. Le but est de boucler le plus de tours sur l'ensemble de l'épreuve.

Un défi à la fois physique et mécanique pour 120 équipes françaises et étrangères participant depuis samedi à la 10e édition de la course d'endurance aux Petites-Armoises, minuscule village ardennais de 59 habitants qui, le temps d'un week-end, devient le pendant décalé des 24 heures du Mans.

C'est la plus longue course d'endurance de tracteurs-tondeuses au monde, font valoir ses organisateurs. Elle se déroule sur un circuit accidenté de 3,7 km, transformé en bain de boue cette année à cause de la pluie.

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

L'esprit est à la fois joyeusement amateur et très pro, surtout dans le dédale du paddock, où les mécaniciens s'activent pour préparer et régler les engins.

"J’ai un contrôle visuel sur les machines", explique au bord de la piste Olivier Dias, 65 ans. Ce retraité grisonnant a l'habitude du défi et de la gagne, ayant déjà été vainqueur de la course en tant que pilote à sept reprises sur les dix dernières années.

"Je peux suivre les machines sur le portable et voir le temps qu'elles font, s'il faut faire un ravitaillement, si le pilote est fatigué et qu'il faut en faire rentrer un autre", énumère-t-il.

Pour augmenter les chances de victoire de son équipe, Olivier Dias s'est pris au jeu de modifier lui-même les tondeuses pour les rendre capables de rouler jusqu'à 90 km/h.

- le plaisir de "se casser le dos" -

C'est à la tombée du jour que le défi est le plus grand. Dans l'équipe familiale des Mendes, contrairement à d'autres concurrents, on continue de rouler la nuit, malgré la fatigue.

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

"La nuit, il y a beaucoup de gens qui s'arrêtent, donc c'est là où on gagne beaucoup de tours", dit Olivier Sarrazin, 47 ans, chargé d'affaires dans une entreprise de plomberie-chauffage et pilote-mécanicien dans l'équipe des Mendes.

La nuit et les averses ont donné du fil à retordre aux Co'Pinks. Marie Oleniacz, dont le bas de la combinaison a changé de couleur, s'affale sur une chaise de camping dans le stand de son écurie, épuisée.

"Vers 6H00 (du matin), c'était que de la gadoue, ça glissait de partout. Tous les tracteurs partaient sur les côtés... J'ai essayé de prendre le volant mais je mettais une demi-heure à faire un tour, donc on a préféré faire une pause", souffle-t-elle.

Dimanche au petit matin, plusieurs tondeuses devaient encore être remorquées, enlisées dans les virages du parcours. "Mais l'excitation est toujours là et on continue de se faire plaisir en mettant les gaz!", s'amuse Marie, reprenant soudain du poil de la bête.

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Des participants de la 10e édition des 24 heures d'endurance tondeuses aux Petites-Armoises, dans les Ardennes, le 7 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Car au-delà de la compétition sportive, c'est aussi l'ambiance qui plaît aux Petites-Armoises et particulièrement pour cette édition anniversaire, pour laquelle les organisateurs espéraient un record de 35.000 visiteurs.

"C'est familial, convivial. On est là pour s'amuser, pas de pression", sourit Marielle Percebois, une soignante de 26 ans venue encourager son père et son frère, membres d'une équipe en compétition.

Pour Antoine De Mandat Grancey, 32 ans, président de l'association Armoises Tracteurs Tondeuses qui organise l'événement, cette ambiance "hyper bon enfant" est la clé du succès. "Y a pas d'enjeu, pas d'argent, juste une coupe à gagner et le plaisir de se retrouver à se casser le dos sur des machines invraisemblables!", résume-t-il.

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