
( AFP / DANIEL ROLAND )
Le géant allemand de la chimie BASF a fait état vendredi d'un bénéfice net et d'un chiffre d'affaires en forte baisse, particulièrement plombé par des prix plus bas et de mauvaises performances sur ses marchés clés chinois et américain.
Entre mars et mai, le résultat net part du groupe a atteint 470 millions d'euros, en baisse de 15,4% par rapport à la même période l'an dernier, selon un communiqué de presse publié vendredi.
Le chiffre d'affaires a chuté de 6,9% sur un an, à 16,1 milliards d'euros.
"La baisse des prix dans toutes les activités (...) a été le principal moteur de cette évolution", a déploré le groupe dans son communiqué.
Le prix de vente de nombreux produits chimiques a chuté ces deniers mois, sur fond de faible demande en raison du marasme pour l'industrie sur plusieurs marchés mondiaux.
L'entreprise a fait état d'une baisse des ventes sur plusieurs de ses marchés clé, avec une chute de 5,3 % en Chine et de 11,0% en Amérique du Nord, qui a pesé sur le résultat final, selon le communiqué.
Enfin, des "effets de change négatifs" ont eu un impact négatif sur tous les secteurs.
Après ces annonces, le titre du groupe perdait 2,46% à 11h25 (09h25 GMT), en dernière place d'un indice Dax en hausse de 0,16% à 18.237,18 points.
-Prévisions conservées-
Dans le détail, le chiffre d'affaires de la filière agrochimique du groupe a plongé de 13,2%, tandis que la division spécialisée dans le revêtement industriel, particulièrement touchée par les baisses de prix, a vu ses ventes chuter de 23,4 %.
La division chimie classique a connu une hausse de son chiffre d'affaires de 6,0%, insuffisante pour compenser.
Malgré ces déboires, le groupe a décidé de conserver ses prévisions de résultats pour l'année en cours.
BASF table en effet sur une reprise de la demande industrielle en Amérique du Nord et en Chine, permettant une augmentation des prix de ses produits, dont il voit déjà les premiers soubresauts.
"Nous voyons la pression sur les prix se desserer lentement, cela donne espoir pour la seconde partie de l'année", a déclaré lors d'une conférence de presse vendredi Markus Kamieth, le président du groupe, entré en fonction en avril dernier pour succéder à Martin Brudermüller.
Ces mauvais résultats interviennent dans un contexte tendu pour BASF depuis plusieurs années.
Le groupe fait face à une profonde crise déclenchée par la guerre en Ukraine en février 2022, qui a interrompu les livraisons de gaz russe bon marché qui alimentaient l'industrie chimique allemande.
Les prix du gaz ont certes fortement baissé depuis leur pic de 2022. Mais ils restent nettement plus importants que leur moyenne des années 2010, et fragilisent la compétitivité des sites allemands du groupe.
BASF a donc dévoilé ces derniers mois plusieurs plans de restructuration, assortis de milliers de suppressions de postes notamment sur son site historique de Ludwigshafen (ouest), plus grands site chimique du monde.
Ces plans, qui visent au total 2,1 milliards d'euros d'économies par an d'ici la fin de l'année 2026, "sont en bonne route pour atteindre leurs objectifs", a assuré vendredi le directeur financier du groupe, Dirk Elvermann.
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