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Avant le sommet de l'Otan, Trump sème le doute sur la défense des alliés
information fournie par AFP 24/06/2025 à 21:46

Le président américain Donald Trump débarque d'Air Force One à l'aéroport de Schiphol, le 24 juin 2025 à Amsterdam, aux Pays-Bas, pour assister au sommet de l'Otan ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )

Le président américain Donald Trump débarque d'Air Force One à l'aéroport de Schiphol, le 24 juin 2025 à Amsterdam, aux Pays-Bas, pour assister au sommet de l'Otan ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )

Donald Trump a une nouvelle fois déconcerté ses alliés de l'Otan, en restant évasif sur son engagement à les défendre, peu avant son arrivée mardi en début de soirée au sommet de l'Alliance à La Haye, pourtant réunie pour s'engager à dépenser plus, conformément à ses exigences.

L'article 5 peut "se définir de plusieurs façons", a-t-il lancé dans l'avion le transportant vers La Haye. Cet article, pierre angulaire de l'Alliance, pose le principe de défense mutuelle: si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.

Arrivé mardi en début de soirée, le président américain s'est rendu au palais royal de la famille régnante des Pays-Bas, où il doit participer à un dîner de gala, à l'invitation du roi Willem-Alexander. Il y passera également la nuit avant d'assister mercredi à l'unique session de travail, réduite à moins de trois heures.

Les 32 pays de l'Otan vont confirmer lors de ce sommet leur engagement à consacrer au moins 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leurs dépenses de sécurité d'ici 2035. Ce pourcentage a été réclamé par le président américain, faute de quoi il a menacé de ne plus défendre les "mauvais payeurs".

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 23 juin 2025 à La Haye ( AFP / JOHN THYS )

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 23 juin 2025 à La Haye ( AFP / JOHN THYS )

En répondant à cette exigence, les pays européens de l'Otan espéraient en retour un engagement ferme des Etats-Unis, conformément à l'article 5 du traité de l'Alliance.

"Cinq, c'est le chiffre magique" du sommet: 5% et article 5, résumait un diplomate européen à Bruxelles peu avant ce sommet.

La durée du sommet a également été resserrée au maximum pour éviter tout impair et ne pas contrarier M. Trump, dont l'humeur est parfois versatile.

Mardi matin, il a ainsi laissé éclater sa colère après la rupture du cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, qu'il avait lui-même annoncé. "Ils ne savent pas ce qu'ils foutent!", a-t-il lancé avant de quitter Washington.

Le secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte, espère néanmoins que la situation au Moyen-Orient ne chamboulera pas complètement la chorégraphie du sommet qu'il a déjà qualifié d'"historique", après les menaces de désengagement américain du continent européen.

Le secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte, le 24 juin 2025 à La Haye, pour le sommet de l'Otan, aux Pays-Bas ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Le secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte, le 24 juin 2025 à La Haye, pour le sommet de l'Otan, aux Pays-Bas ( AFP / NICOLAS TUCAT )

"Le président américain et les dirigeants des Etats-Unis sont totalement engagés en faveur de l'Otan", a-t-il assuré mardi. "Arrêtez de vous inquiéter !", a-t-il lancé à l'adresse des Européens, les appelant à se concentrer sur ce "gros problème, cet énorme caillou dans la chaussure, à savoir que nous ne dépensons pas assez".

"L'Europe de la défense s'est enfin réveillée", a assuré de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, saluant "de nouveaux objectifs de dépenses historiques".

- "Bond en avant" -

Les membres de l'Otan se sont mis d'accord sur un compromis: un engagement à consacrer, d'ici 2035, 3,5% aux dépenses militaires stricto sensu, et 1,5% à des dépenses de sécurité au sens large, comme la cybersécurité ou la mobilité militaire, plus facilement atteignables.

Même limité à 3,5%, l'effort budgétaire est considérable, plusieurs centaines de milliards d'euros, pour nombre de pays qui peinent déjà à atteindre l'objectif de 2% de dépenses militaires, fixé en 2014 lors d'un précédent sommet.

Lundi, M. Rutte s'est réjoui de ce "bond en avant", le Kremlin dénonçant le lendemain une "militarisation effrénée" de l'Alliance.

(g-d) Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz  et le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une rencontre en marge du sommet de l'Otan, le 24 juin 2025 à La Haye, aux Pays-Bas ( POOL / Ludovic MARIN )

(g-d) Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une rencontre en marge du sommet de l'Otan, le 24 juin 2025 à La Haye, aux Pays-Bas ( POOL / Ludovic MARIN )

Dans une tribune commune publiée lundi soir par le Financial Times, Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont souligné que l'Europe devait se réarmer "non pas parce que quelqu'un nous le demande, mais parce que nous sommes clairvoyants et le devons à nos citoyens".

Une réunion entre le président français, le chancelier allemand et le Premier ministre britannique Keir Starmer a eu lieu mardi en début de soirée avec un objectif principal: s'assurer que l'Ukraine reste tout en haut de l'agenda du sommet, et convaincre Donald Trump de la nécessité de renforcer les sanctions contre la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime devant des industriels de la défense, en marge du sommet de l'Otan, le 24 juin 2025 à La Haye, aux Pays-Bas ( ANP / JONAS ROOSENS )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime devant des industriels de la défense, en marge du sommet de l'Otan, le 24 juin 2025 à La Haye, aux Pays-Bas ( ANP / JONAS ROOSENS )

"La Russie rejette toutes les propositions de paix, y compris celles des États-Unis. Poutine ne pense qu'à la guerre. C'est un fait", a lancé mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant des industriels de la défense, réunis en marge du sommet de La Haye.

Donald Trump a assuré dans l'avion le conduisant aux Pays-Bas qu'il rencontrerait "probablement" son homologue ukrainien.

Dans leur déclaration finale, les Alliés réaffirmeront leur soutien à Kiev, qui a déjà atteint cette année quelque 35 milliards d'euros, a assuré lundi M. Rutte.

19 commentaires

  • 22:45

    Oui, Trump n'a pas envie de lâcher l'Europe. Et de toute façon, la Russie est bien affaiblie pour espérer envahir d'autres pays européens. C'est déjà tellement compliqué en Ukraine au bout de 3 ans. L'europe coalisée écraserait économiquement la Russie si celle-ci s'engageait dans des dépenses militaires intenables dans la durée.


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