
Cette combinaison montre deux images fournies à l'AFP de Melissa Hortman (à gauche) et John Hoffman, deux élus démocrates tuée et blessé samedi matin dans le Minnesota ( Minnesota State Legislature / Minnesota Senate photographer's office )
La parade militaire organisée à Washington samedi, dont Donald Trump rêvait depuis des années, a été endeuillée par le meurtre "politique" d'une élue locale, dans une Amérique appelée à manifester en nombre contre la politique du président républicain.
La journée de samedi en dit long sur les divisions qui fracturent l'Amérique d'aujourd'hui.
Au moment où Washington se préparait à accueillir son premier défilé militaire d'envergure depuis plus de 30 ans, le jour même des 79 ans de Donald Trump, une élue du Minnesota et son mari ont été tués à leur domicile. Un "acte délibéré de violence politique", a dénoncé Tim Walz, le gouverneur de cet Etat du nord.
Melissa Hortman, 55 ans, était une élue démocrate de la Chambre des représentants du Minnesota et en était son ancienne présidente.
Un autre élu démocrate, le sénateur local John Hoffman, et sa femme ont également été ciblés, "touchés par de nombreux tirs", mais ils devraient "survivre à cette tentative d'assassinat", selon Tim Walz.
Donald Trump, qui a lui même échappé en juillet dernier à une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie, a rapidement condamné une attaque "terrible".
"Cette horrible violence politique ne sera pas tolérée", a réagi la ministre de la Justice Pam Bondi sur X.
Le suspect, qui s'est présenté aux domiciles des victimes habillé comme un membre des forces de l'ordre, reste activement recherché et une manifestation anti-Trump organisée à proximité des des lieux des attaques, à Minneapolis, a été annulée.
- "Le plus cruel" -
Car signe du climat politique tendu aux Etats-Unis, samedi est aussi une journée de mobilisation nationale baptisée "No Kings", pour protester contre l'"autoritarisme" de Donald Trump et "la militarisation de notre démocratie". Près de 2.000 rassemblements sont annoncés à travers les 50 Etats du pays.

Des manifestants contre Donald Trump se rassemblent à Bethesda, dans la banlieue de Washington, le juin 2025 ( AFP / Danny KEMP )
Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus à la parade militaire, au budget chiffré à 45 millions de dollars, le mouvement de constatation "No Kings" ambitionne d'être "le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump".
"Ce qui se passe avec ce gouvernement est très inquiétant. Les attaques contre les immigrés et la science en particulier. Et, en général, le mépris pour la vérité est un problème majeur", déplore Sarah Hargrave, quadragénaire venue manifester en banlieue de Washington, à Bethesda.
"Il est le président le plus ignoble, le plus destructeur et le plus cruel qu'on ait jamais connu", fustige Hope, autre manifestante de 69 ans.
A la mi-journée, des milliers de personnes étaient déjà rassemblés à Philadelphie, attendu comme un des principaux points de ralliement.
A Los Angeles, où les derniers jours ont été marqués par des manifestations contre les arrestations brutales d'immigrés qui ont essaimé à travers le pays, les organisateurs espèrent rassembler plus de 25.000 personnes.
"Bottez-lui les fesses", "La démocratie meurt en silence", affichent des pancartes brandies à Atlanta (sud-est) samedi matin.
- Démonstration de force inhabituelle -
Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre "avec une très grande force" en les qualifiant de "gens qui détestent notre pays". "Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques", a précisé la Maison Blanche.

Des visiteurs prennent en photo un char d'assaut sur le National Mall, le juin à Washington ( AFP / Amid FARAHI )
En première ligne de l'opposition au président républicain, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a appelé les Américains à "résister" et à "ne pas s'incliner". Du défilé militaire, "c'est le genre de choses que vous voyez avec Kim Jong Un, avec Poutine, avec des dictateurs du monde entier", se désole-t-il.
Dans la capitale américaine barricadée de kilomètres de clôtures de sécurité, Maison Blanche en tête, doivent défiler à partir de 18h30 (22h30 GMT) sous la vigie de son obélisque près de 7.000 soldats, certains à cheval, beaucoup en uniformes de différentes guerres, et quelque 150 véhicules militaires, survolés par une cinquantaine d'avions.
Des parachutistes doivent remettre un drapeau américain à Donald Trump, le commandant en chef, qui devrait prendre la parole dans la soirée - à moins que la météo orageuse ne s'en mêle.
Une démonstration de force inhabituelle aux Etats-Unis - le dernier défilé militaire d'envergure y remonte à plus de 30 ans, en 1991, après la Guerre du Golfe -, particulièrement significatif au début d'un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse les limites du pouvoir présidentiel et dans un contexte international gagné par le conflit entre Israël - aidé par son allié américain - et l'Iran.
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