
Un enfant au milieu de tentes détruites dans le camp de déplacés à al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive de son armée à Gaza, où au moins 50 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués dans de nouveaux bombardements selon les secours.
Mais M. Netanyahu a aussi affirmé que l'accord devrait inclure l'"exil" du Hamas et le "désarmement" du territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de 19 mois de guerre, des exigences jusque-là rejetées publiquement par le mouvement islamiste.
Cette déclaration est intervenue au lendemain de l'intensification par l'armée de sa campagne aérienne et terrestre à Gaza afin selon elle d'obtenir la libération des otages israéliens retenus par le Hamas et de défaire ce mouvement, une escalade critiquée à l'international.

Une photo prise depuis le sudd'Israël montre des colonnes de fumée s'élevant de la bande de Gaza après des bombardements israéliens, le 18 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
C'est une attaque sans précédent contre Israël menée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. L'armée israélienne a lancé en riposte une offensive destructrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.
"L'équipe de négociation à Doha s'efforce d'épuiser toutes les possibilités d'accord", a indiqué le bureau de M. Netanyahu, "que ce soit dans le cadre du plan (proposé par l'émissaire américain Steve) Witkoff ou dans le cadre d'une fin des combats qui inclurait la libération de tous les otages, l'exil des terroristes du Hamas et le désarmement de Gaza".
Son gouvernement avait pourtant approuvé début mai un plan pour "la conquête" de Gaza et un déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation.

Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués dans des frappes israéliennes, à l'hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / Bashar TALEB )
Le jour de l'annonce par l'armée de l'expansion de ses opérations, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a annoncé la reprise "sans condition préalable" des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur.
Une source du Hamas au fait des négociations a indiqué dimanche que le mouvement abordait les pourparlers avec "une grande flexibilité".
- "Tous sont morts" -

Des Palestiniens pleurent devant les corps de roches tués lors de frappes israéliennes sur des tentes de déplacés dans la zone d'al-Mawassi dans le sud de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
Jusque-là, le Hamas s'est dit prêt à libérer tous les otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la guerre, qui verrait notamment un retrait total israélien de Gaza et exclurait son désarmement.
Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza, après le blocage des négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois. En outre, depuis le 2 mars, il bloque l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour les 2,4 millions d'habitants du territoire.

Chars israéliens déployés près de la frontière d'Israël avec la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
Dimanche, au moins 50 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes dans la bande de Gaza, a indiqué la Défense civile, en parlant d'un "bilan préliminaire".
Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de secours, a fait état de nombreux enfants tués.
Les bombardements ont visé des tentes de déplacés à Al-Mawassi" (sud), ainsi que des habitations à Jabalia (nord) à Al-Zawayda (centre) et à Khan Younès (sud), selon lui.
A l'hôpital Nasser de Khan Younès, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont alignés à même le sol, selon des images de l'AFP. A côté, des proches pleurent.

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre dees destructions et de la fumée s'élevant au dessus du territoire palestinien après des raids israéliens, le 18 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
A Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes.
"Je n'étais pas là", raconte en pleurs Warda al-Shaer au milieu des destructions à Al-Mawassi. "Tous les membres de ma famille sont morts. Il ne reste plus personne. Mes neveux sont morts avec leur père et leur mère. Ma mère est également morte".
L'armée israélienne n'a pas commenté ces attaques dans l'immédiat.
- Hôpitaux hors service -

Manifestation d'Israéliens à Tel-Aviv contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et pour la libération des otages retenus à Gaza, le 17 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Dans le nord de Gaza, "tous les hôpitaux publics sont désormais hors service", a affirmé le ministère de la Santé du Hamas.
"L'occupation israélienne a intensifié son siège, avec des tirs nourris autour de l'hôpital indonésien (à Beit Lahia), empêchant l'arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l'hôpital à fermer", a-t-il ajouté.
Après l'expansion de l'offensive israélienne, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut "arrêter le massacre à Gaza", a dit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Ca suffit", a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.

Des Palestiniens au milieu des dégâts dans le camp de déplacés à Al-Mawassi visé par des frappes israéliennes, dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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