
Des fleurs déposées sur les rails à la gare de Rapsani, dans le nord de la Grèce, le 5 mars 2023, lors d'un rassemblement en mémoire des victimes de l'accident de train qui a tué 57 persones en février à Tempe, dans le centre du pays ( AFP / Sakis MITROLIDIS )
Un engin incendiaire a explosé tôt dimanche devant l'immeuble où habite un ancien responsable de l'enquête sur la pire catastrophe ferroviaire en Grèce qui a coûté la vie à 57 personnes en 2023, a annoncé la police.
L'explosion, survenue peu avant 03h00, de cet engin posé par des inconnus, a causé des dégâts matériels mineurs à l'entrée du bâtiment, selon l'Agence de presse athénienne.
Les policiers arrivés sur les lieux ont découvert des restes de bonbonnes de gaz et de pétards, ainsi que du ruban adhésif.
Les investigations sur cette affaire ont été confiées à la Sûreté de l'État.
Selon des sources policières, Christos Papadimitriou, qui était jusqu'à récemment le chef du secteur ferroviaire de l'agence publique de l'investigation des accidents et de la sécurité des transports (Eodasaam), réside dans cet immeuble.
M. Papadimitriou a démissionné de ce poste début avril pour des "raisons personnelles et familiales" après avoir affirmé dans des interviews avoir reçu des menaces liées à son travail.
Cinquante-sept personnes, pour la plupart de jeunes étudiants, sont mortes en février 2023 lorsqu'un train de voyageurs et un convoi de marchandises se sont percutés à Tempe, dans le centre de la Grèce, après avoir été autorisés à circuler sur la même voie.
Certains des survivants – jusqu'à sept selon les enquêteurs de l'État mais une trentaine selon les familles – ont été tués par une "boule de feu" de 80 mètres de haut après la collision.
Le 27 février, M. Papadimitriou avait présenté à Athènes un rapport évoquant la "présence possible" d'un "combustible inconnu" susceptible d'avoir provoqué ce phénomène, suscitant une controverse.
"J'ai reçu des menaces parce que j'ai continué à enquêter sur ça", a-t-il par la suite dit à Skai TV, car, a-t-il alors souligné, la théorie de la "boule de feu" repose sur une méthodologie "discutable" qui n'est "pas unanimement acceptée" par les experts.
M. Papadimitriou a signalé qu'une autre théorie impliquait des huiles de silicone pour les moteurs de train et que, si cela était vrai, "tous les trains circulant en Europe" pourraient être "dangereux".
Début avril, une bombe a explosé devant les bureaux athéniens du groupe italien Hellenic Train, impliqué dans cette tragédie. Il n'y avait pas eu de blessés.
Les différents rapports publiés jusqu'à présent sur les causes de cet accident continuent de nourrir la colère des Grecs qui réclament "justice".
A l'occasion du deuxième anniversaire de l'accident, des centaines de milliers de personnes avaient manifesté à travers le pays, marquant l'une de plus grandes mobilisations de ces dernières décennies.
Plus de 40 personnes ont été poursuivies pour cet accident. Leur procès doit avoir lien à la fin de l'année.
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