
Un incendie à Reims a fait quatre morts, le 6 juin 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )
Quatre personnes, dont deux adolescents, sont morts dans l'incendie d'un immeuble HLM de dix étages dans la nuit de jeudi à vendredi à Reims, un drame pour lequel la piste accidentelle est jugée "très probable".
Parmi les victimes se trouvent "probablement" deux frères âgés de 13 et 15 ans, qui vivaient dans un appartement avec leur beau-père, selon le procureur de Reims François Schneider.
Le corps du plus jeune, qui s'était défenestré face à la furie des flammes, a été reconnu par sa famille. Un second corps, retrouvé calciné dans l'appartement, est probablement celui de son frère aîné mais n'a pas encore pu être "formellement identifié" pour l'instant, a détaillé le procureur.
"Les deux autres victimes sont un homme âgé de 59 ans et sa mère de 87 ans asphyxiés tous les deux" a ajouté le magistrat, précisant que ces deux personnes habitaient aux étages supérieurs, aux 7e et au 10e.
Deux blessés se trouvaient en urgence absolue: "possiblement" le beau-père des deux adolescents, "atteint de brûlures graves", et une autre personne asphyxiée, toujours selon M. Schneider, qui a prévu une conférence de presse samedi matin à Reims.
Selon les premiers éléments de l'enquête, une origine accidentelle de cet incendie est "très probable", a-t-il encore déclaré.
- "Les flammes étaient énormes" -
Quatorze autres personnes ont été plus légèrement touchées, indique la préfecture, le tribunal judiciaire et la Ville de Reims dans un communiqué à 20H00. "Demain (samedi) un point complet sera réalisé pour toutes les familles ne disposant pas d'une solution d'hébergement durable", précisent les autorités.
L'incendie s'est déclaré vers 00H30 au quatrième étage de cette tour HLM et s'est rapidement propagé aux étages supérieurs, notamment par la façade, selon la même source.

Des pompiers devant la façade noircie d'un immeuble où un incendie a fait quatre morts, le 6 juin 2025 à Reims ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )
"On voyait tout le monde qui criait, qui était sur les fenêtres de l'immeuble en train d'appeler à l'aide, jusqu'au dernier étage, il y avait des personnes en danger, c'était assez impressionnant", raconte un lycéen témoin du début de l'incendie, Yael Coché.
"Au bout d'un moment, il y avait des explosions (...) qui ont retenti et là, les flammes étaient énormes, ça montait jusqu'en haut des arbres, c'était impressionnant".
Michèle, 38 ans, qui habitait au 8e étage, a pu fuir avec ses filles de 15 et 18 ans et son chien au début de l'incendie. Elle été réveillée par son aînée, qui "dort fenêtre ouverte et a vu que ça sentait le feu".
Elle se sent "sonnée" mais "tant que moi, mes filles et mon chien sommes en vie, le reste est du matériel (...). On a de la chance", souffle-t-elle.
Situé dans le quartier Croix-Rouge, au sud-ouest de Reims, l'immeuble où le drame s'est produit compte 11 niveaux. Des fenêtres étaient entièrement noircies vendredi sur trois niveaux du milieu, a constaté l'AFP sur place.
- Un immeuble "salubre" -
Selon le maire de Reims, Arnaud Robinet, la tour ne posait pas de problème de salubrité et avait fait l'objet d'un programme de rénovation thermique. L'immeuble voisin avait été touché par un incendie en février, causé par un feu de cuisine, mais sans conséquences dramatiques.
Des policiers patrouillant dans ce quartier populaire pendant la nuit sont intervenus les premiers après le départ de feu et ont évacué des personnes qui se trouvaient dans les escaliers "avec un énorme courage", a rapporté M. Robinet. Les pompiers sont ensuite arrivés rapidement sur les lieux.
Mais malgré la mobilisation d'importants moyens de secours, leur intervention a été "difficile", a souligné Henri Prévost, le préfet de la Marne. "Il y avait beaucoup de vent sur Reims dans la nuit, et les fumées avaient tendance à se rabattre vers l'intérieur", ce qui compliquait l'évacuation des habitants, a-t-il expliqué.
Plusieurs dizaines de personnes sinistrées ont été prises en charge par la Croix-Rouge dans un gymnase mis à disposition par la municipalité.
L'essentiel est de "reloger le plus rapidement possible les gens", souligne Mikaël Cornolti, directeur de l'urgence et du secourisme de la Marne, évoquant un "élan de solidarité impressionnant".
Il y a "41 logements qui ont été touchés, avec 41 familles", a précisé à l'AFP Johnny Huat, le directeur général du bailleur social Plurial Novilia, gestionnaire de l'immeuble dévasté. "Toutes ont une solution de relogement" a-t-il assuré.
Selon M. Huat, "l'immeuble était parfaitement salubre", avec un million d'euros investis dans son entretien depuis sa réhabilitation en 2012 dans le cadre de l'Anru 1, le premier programme de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine.
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