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80 ans plus tard, retour sur l'échec sanglant du raid de Dieppe
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/08/2022 à 16:12

Près de 1.200 hommes avaient été tués dans cette opération militaire, qui visaient tester les défenses côtières allemandes, en plein été 1942.

Des navires alliés, pendant les opérations du débarquement du 6 juin 1944 (illustration) ( AFP /  )

Des navires alliés, pendant les opérations du débarquement du 6 juin 1944 (illustration) ( AFP / )

Il y a 80 ans, le 19 août 1942, les Alliés lançaient l'opération "Jubilee", un raid sur le port de Dieppe occupé par les Allemands, en Normandie: un échec sanglant, particulièrement meurtrier pour les soldats canadiens.

Deux ans avant le fameux débarquement de juin 1944, 6.000 hommes, dont près de 5.000 Canadiens et un millier de Britanniques, sont engagés dans cette attaque éclair.

Son objectif est de tester les défenses côtières allemandes et d'endommager les infrastructures de l'ennemi, avant de réembarquer vers l'Angleterre.

L'opération se solde par de lourdes pertes: 1.200 hommes tués, dont 913 Canadiens, 2.000 faits prisonniers, sans oublier une centaine d'avions abattus, une trentaine de chars perdus et un destroyer coulé.

Soulager les Soviétiques

Début 1942, en pleine Seconde guerre mondiale, la situation est difficile pour les Alliés, qui "subissent une succession de revers", relève l'historien Jean-Charles Foucrier sur le site du ministère français des Armées. Par ailleurs, l'URSS "leur réclame d'ouvrir un nouveau front à l'ouest pour soulager l'armée soviétique, en difficulté face aux troupes de Hitler".

Encouragés par les Américains et voulant "remonter le moral des troupes", les Alliés envisagent "une attaque de grande envergure sur les côtes françaises".

Leur choix se porte sur Dieppe (Seine-Maritime), situé à une centaine de kilomètres des côtes anglaises, où "des infrastructures précieuses pour les Allemands comme un aérodrome, une station radar", pourront être détruites, souligne le lieutenant Aurélien Renaudière, chargé d'études au Service historique de la défense.

Mitraille allemande

Initialement prévue début juillet 1942, l'opération est repoussée du fait de la météo.

Au petit matin du 19 août, plusieurs attaques ciblent les plages à l'est et à l'ouest de la ville portuaire, ainsi que sa grande plage, soit une bande de 16 kilomètres. Mais les bâtiments alliés, gros destroyers et petites embarcations, sont rapidement freinés par la mitraille allemande.

Les chars d'assaut patinent sur les galets, l'appui de la Royal Air Force est contré par la Luftwaffe.

Les hommes se lancent à l'assaut des plages mais sont fauchés par les balles, frappés par les éclats d'obus et de mortier. Canadiens et Américains y perdent leurs tous premiers soldats sur le continent européen.

En quelques heures, la victoire des Allemands, qui ne déplorent la perte que de quelques centaines d'hommes, est assurée.

A 9h30, ordre est donné aux forces alliées d'évacuer.

"Laboratoire d'expérience"

L'échec des Alliés est abondamment utilisé par la propagande allemande, qui diffuse à l'envi les photos des corps et des chars abandonnés sur les plages de Dieppe.

Dans son édition du 21 août, le journal Paris-Soir, qui reflète les vues allemandes, voit dans l'opération Jubilee "un nouveau Dunkerque", allusion au retrait en catastrophe des troupes britanniques du continent en juin 1940.

Il parle d'une "tentative désespérée d'un stratège amateur", allusion au Premier ministre Britannique Winston Churchill, qui aurait cédé à un "ultimatum" du leader soviétique Joseph Staline.

Gaspillage de vies humaines ou "répétition générale" nécessaire du débarquement réussi du 6 juin 1944 ? L'opération Jubilee fait l'objet d'interprétations divergentes.

Dans ses mémoires, le lieutenant-colonel britannique Shimmy Lovat, qui y a participé, jugeait qu'elle n'était finalement qu'un "show" commandé aux militaires par les politiques.

Les historiens estiment que le raid avait été mal préparé, et la solidité de la défense côtière allemande sous-estimée.

Cette opération aura en tout cas permis d'éclairer les Alliés sur les erreurs à ne pas commettre.

"Il y a un tas d'imperfections dans cette opération, ce qui en fait une espèce de +laboratoire d'expérience+", estime Jean-Charles Foucrier. "Les Alliés apprennent beaucoup. De manière douloureuse, mais ils apprennent".

Le jour J, ils renonceront notamment à attaquer frontalement un port en eaux profondes et utiliseront les ports flottants Mulberry, une première technologique.

6 commentaires

  • 20 août 09:38

    On appelle cela: des test grandeur humaine ...bin elle est où l humanité ???


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