"TVA sociale" : une idée "totalement inacceptable" pour Manuel Bompard information fournie par Boursorama avec Media Services 27/05/2025 à 11:47
Une telle mesure revendrait à mettre "à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses", selon l'insoumis.
Augmenter la TVA pour alléger le poids que le financement de la protection sociale fait peser sur le travail ? L'idée, évoquée à la mi-mai par Emmanuel Macron et mardi 27 mai par François Bayrou, est "totalement inacceptable, a prévenu le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard.
"C'est totalement inacceptable, c'est totalement scandaleux" , a estimé sur franceinfo le député des Bouches-du-Rhône, convaincu que les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre veut confier le sujet manifesteront "une opposition ferme et radicale".
Quelques minutes plus tôt, François Bayrou a souhaité sur RMC et BFMTV que "les partenaires sociaux puissent s'emparer de cette question" car, a-t-il argumenté, "le travail en France n'est pas récompensé comme il devrait l'être".
"Si vous transférez une partie du financement de la protection sociale sur la TVA, vous mettez à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses", a analysé Manuel Bompard, promettant "la mobilisation la plus large possible contre une mesure injuste et ridicule".
Le 13 mai sur TF1, Emmanuel Macron avait dit souhaiter la tenue "dans les prochaines semaines" d'une conférence sociale "sur le mode de financement de notre modèle social" qui "repose beaucoup trop sur le travail".
Un déficit "créé artificiellement"
Pour Manuel Bompard, "le déficit de la Sécurité sociale a été créé artificiellement par des décisions politiques qui ont été prises pendant des années et des années".
Les baisses de cotisations salariales mises en place par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat n'ont créé selon lui qu'"un effet d'aubaine" pour les entreprises qui, "au lieu d'avoir recours à des augmentations de salaire", qui permettent d'augmenter les cotisations pour financer la protection sociale, ont préféré "des primes, par exemple la 'prime Macron'".
"À la fin, ça se traduit par un manque à gagner sur la Sécurité sociale", a-t-il regretté.
Pour compenser l'actuel "trou" de la protection sociale, " il suffit de rétablir le financement historique de la Sécurité sociale en France" , en passant par des cotisations, a défendu le dirigeant du mouvement de gauche radicale.