Russie : face à une inflation qui refuse de refluer, la banque centrale maintient son taux directeur à 21%
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/03/2025 à 14:16

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels : pénuries de main d'œuvre, inflation, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.

Vladimir Poutine à Moscou, en Russie, le 21 mars 2025. ( POOL / MIKHAIL METZEL )

Relevé à 21% depuis octobre 2024, le taux directeur de la banque centrale russe est resté inchangé vendredi 21 mars, l'institution cherchant la parade à la flambée de l'inflation, avec une hausse des prix qui a dépassé 10% en février.

La BCR cherche depuis de long mois à faire baisser la hausse des prix, tirée par l'explosion des commandes militaires pour soutenir l'offensive en Ukraine et les conséquences des sanctions occidentales. "Les pressions inflationnistes actuelles ont diminué mais restent élevées", a déclaré la banque centrale dans un communiqué pour justifier sa décision.

La majorité des analystes s'attendaient à un tel choix, après la colère exprimée publiquement par des entrepreneurs russes, dont des grands patrons, qui ont dit avoir de grandes difficultés à emprunter, les taux bancaires pouvant désormais atteindre 30%.

Jusqu'à 8% d'inflation en 2025 ?

En décembre, Vladimir Poutine avait décrit la hausse des prix comme "un signal préoccupant" , un rare aveu de la part du président russe qui vante pourtant régulièrement "la résistance" de l'économie nationale face aux lourdes sanctions occidentales.

Pour tenter de faire baisser l'inflation, qui a atteint 10,1% sur un an en février (au plus haut depuis février 2023), la BCR avait relevé fin octobre 2024 son taux directeur à 21%, un niveau jamais vu depuis 2003, sans pour autant réussir depuis à infléchir la courbe de la hausse des prix, qui reste largement au-delà de l'objectif officiel de 4%.

Mi-février, la BCR a même dû relever ses prévisions d'inflation pour 2025, s'attendant désormais à une hausse des prix comprise entre 7 et 8%.

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels, entre pénuries de main d’œuvre persistantes, inflation élevée, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.