Réforme des retraites : les négociations se poursuivent dans la douleur mais un accord encore illusoire par "la faute du patronnat"
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/05/2025 à 12:21

Adoptée en 2023, la réforme des retraites fait toujours l'objet de négociations entre les partenaires sociaux afin de l'adapter. La réforme prévoit notamment l'allongement de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

S'il sombre progressivement dans l'oubli, le conclave des retraites se poursuit pourtant. Et la fumée blanche paraît encore très loin malgré les mois de négociation.

François Hommeril, le président de la CFE-CGC, l'un des partenaires sociaux continuant à participer aux négociations censées améliorer la très décriée réforme des retraites de 2023, a jugé mercredi 28 mai "très peu probable" qu'il y ait un accord à la fin des discussions.

"Je suis assez pessimiste sur le fait qu'on aurait un accord à la fin" des discussions sur "la très mauvaise réforme" des retraites, a-t-il déclaré sur BFMTV.

"S'il n'y en a pas ce sera de la faute du patronat " , a-t-il poursuivi.

Des propositions malgré tout

Mais "on va faire, à la fin, des propositions" visant à un "équilibre" dans le "partage des efforts" entre salariés et entreprises, a-t-il assuré.

Les cinq organisations restant en discussions sont le Medef et la CPME pour le patronat, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC pour les syndicats. L'U2P (artisans), FO et la CGT ont claqué la porte. Ils se donnent désormais jusqu'au 17 juin pour parvenir à un accord alors que le programme initial de ce "conclave" prévoyait une fin de l'exercice au 28 mai.

Jean-Jacques Marette, l'animateur de la concertation, a tenu des réunions bilatérales avec chacune des organisations pour faire un bilan.

Un document de synthèse issu de ces rencontres doit désormais servir de base à la négociation, avec des réunions plénières prévues les 5, 11 et 12 juin, et une réunion finale le 17 juin.

Des points de blocage qui subsistent

Les syndicats veulent obtenir des améliorations pour les salariés sur la réforme de 2023, qui fait passer de 62 à 64 ans l'âge légal de départ en retraite. Mais le patronat n'a pas fait d'ouverture pour l'instant, selon eux.

En revanche, les participants montrent une certaine convergence pour proposer de s'impliquer davantage dans le pilotage du système des retraites des salariés du privé, sans laisser le gouvernement et le Parlement seuls maîtres à bord.

En cas d'accord, les aménagements à la réforme des retraites devraient être déclinés dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.

D'autres points (le pilotage du système de retraite, voire le financement de la protection sociale en général) figureraient dans des réformes ultérieures.