Réforme des retraites : la patronne de la CFDT ouvre la porte à la capitalisation, mais affiche son scepticisme
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/05/2025 à 08:56

La CFDT milite toujours pour un retour de l'âge de départ à la retraite à 62 ans.

Marylise Léon à Paris, le 17 janvier 2025. ( AFP / BERTRAND GUAY )

La CFDT n'a "aucun tabou" sur la retraite par capitalisation, a assuré, mercredi 21 mai dans un entretien au Figaro , la secrétaire générale du syndicat, Marylise Léon. Elle a toutefois écarté l'idée d'une "recette miracle" et rappelé son attachement au régime par répartition.

Jeudi, une nouvelle phase s'ouvre dans la concertation sur les retraites . Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l'Agirc-Arrco nommé par François Bayrou pour animer les discussions, tiendra des réunions bilatérales avec chacune des organisations pour faire un bilan. Les partenaires sociaux qui participent encore à cet ex-conclave se donnent désormais jusqu'au 17 juin pour parvenir à un accord.

"L'objectif de la CFDT, c'est de répondre aux attentes des salariés qui se sont mobilisés contre la réforme de 2023 ", rappelle Marylise Léon, disant toujours espérer un retour de l'âge légal à 62 ans.

Interrogée sur l'opportunité d'introduire de la capitalisation pour faire face à l'enjeu démographique, la n°1 de la CFDT affirme : "sur la capitalisation, nous n'avons pas de tabou". "Mais cela ne peut pas être la recette miracle pour l'équilibre financier . Et nous restons profondément attachés au régime par répartition", ajoute-t-elle.

Un "vrai débat" sur l'épargne salariale

"Surtout, je ne vois pas comment le patronat peut réclamer la capitalisation et être hostile à toute hausse de cotisation. Il faut aussi un vrai débat sur l'épargne salariale, à laquelle les employés des TPE et PME n'ont pas accès", estime Marylise Léon.

Les cinq organisations restant en discussions sont le Medef et la CPME pour le patronat, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC pour les syndicats. L'U2P (artisans), FO et la CGT ont claqué la porte.

Invitée à réagir à la proposition d'Emmanuel Macron de lancer une grande "conférence sociale" sur le financement de notre modèle social, Marylise Léon estime que "traiter la question des retraites est un préalable".

Elle redit par ailleurs son opposition à une TVA sociale , revenue dans le débat : "C'est l'impôt le plus injuste. Pour la CFDT, c'est non" .

Son syndicat souhaite, lui, "débattre de l'augmentation de l'élargissement de la contribution sociale généralisée (CSG) aux revenus du capital ", se "pencher sur les conditions des exonérations de cotisations" et pousser "une contribution exceptionnelle des plus hauts patrimoines financiers".