Présidentielle anticipée, dissolution, démission de Macron, cohabitation... Qui veut quoi ? information fournie par Boursorama avec Media Services 07/10/2025 à 14:04
Les scénarios avancés pour répondre à l'instabilité politique, dans laquelle a été plongée la France depuis la démission de Sébastien Lecornu, se multiplient. Chaque camp avance ses pions, et ses solutions.
Qui veut la démission d'Emmanuel Macron
Le patron d'Horizons Edouard Philippe n'a pas prononcé le mot "démission", mais a demandé à Emmanuel Macron d'organiser une élection présidentielle anticipée après l'adoption du budget 2026, pour sortir le pays de la crise politique "d'une façon ordonnée et digne".
Pour le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, seul le départ du président de la République importe, "que ce soit par une démission ou une destitution", a-t-il estimé lundi.
Les Insoumis ont déposé début septembre une motion de destitution du chef de l'Etat, dont la recevabilité doit être examinée mercredi par le Bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive. Mais la procédure, complexe, semble vouée à l'échec à ce stade. Démissionner, la patronne des députés RN Marine Le Pen n'a pas appelé Emmanuel Macron "à le faire", même si ce serait une décision "sage", a-t-elle souligné lundi.
Dissolution de l'Assemblée nationale
En revanche, une dissolution est "absolument incontournable", à ses yeux. De même pour le président du parti à la flamme Jordan Bardella, pour qui "il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes".
Il a affirmé mardi qu'il "prendra ses responsabilités" en cas de législatives anticipées, avec une "très probable" candidature et une "main tendue" à la droite pour former une majorité si nécessaire.
Ni démission, ni présidentielle anticipée
Le patron des députés Renaissance, Gabriel Attal, a martelé mardi lors d'une réunion devant ses députés, qu'ils ne rejoindront "jamais" les voix favorables à une démission d'Emmanuel Macron et à une présidentielle anticipée, se démarquant d'Edouard Philippe.
Néanmoins, l'ancien Premier ministre a déclaré lundi ne plus comprendre "les décisions" du chef de l'Etat et continue à plaider, pour la nomination d'un négociateur chargé de créer les conditions de la formation d'un gouvernement et la nécessité de "partager le pouvoir".
Pour le groupe indépendant Liot, "la solution se trouve dans nos mains, ici à l'Assemblée nationale", ont fait savoir ses députés mardi dans un communiqué, appelant les présidents de groupe de "l'arc républicain" à se réunir en urgence d'ici mercredi soir, pour trouver "des solutions de compromis" sur le budget.
Cohabitation
Le patron des Républicains Bruno Retailleau a assuré mardi qu'il ne fermait pas la porte à un retour de son parti dans le gouvernement, à condition qu'il s'agisse d'une "cohabitation" avec la macronie et que LR "ne se dilue pas" dans le camp présidentiel.
Sans explicitement parler de cohabitation, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a lui demandé lundi, "un changement de cap" avec l'arrivée d'un "gouvernement de gauche" à Matignon.
Le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Fabien Roussel, a appelé mardi Emmanuel Macron à une "cohabitation" pour permettre à la gauche de "mettre en place des mesures qui répondent aux attentes des Français", sur le pouvoir d'achat ou encore les retraites.