Etats-Unis : la Fed estime que le "shutdown" a artificiellement fait reculer les chiffres de l'inflation information fournie par Boursorama avec Media Services 19/12/2025 à 17:38
Selon John Williams, le "shutdown" a également faussé les chiffres du chômage, mais cette fois en les aggravant artificiellement.
Des "données faussée". Un responsable de la Réserve fédérale (Fed), a estimé vendredi 19 décembre que la longue paralysie budgétaire aux Etats-Unis a faussé en partie les données statistiques officielles et tiré les chiffres de l'inflation vers le bas.
L'indice des prix à la consommation (CPI) pour novembre a surpris jeudi en marquant un net ralentissement, à 2,7% sur un an , alors qu'il était de 3% en septembre. Des économistes ont immédiatement émis des doutes , estimant que les données pouvaient avoir été altérées par le "shutdown" qui a suspendu le travail des services statistiques officiels du 1er octobre au 12 novembre.
Le président de la Fed de New York, une des voix les plus fortes au sein de la banque centrale des Etats-Unis, a considéré à son tour vendredi que l'inflation n'avait pas autant ralenti que suggéré dans le rapport. "Il y a certainement eu des facteurs particuliers, certains facteurs techniques, liés au fait qu'ils (les services statistiques, NDLR) n'ont pas été en mesure de collecter des données en octobre et pendant la première moitié de novembre", a déclaré John Williams lors d'une interview à la chaîne de télévision économique CNBC .
"Encourageant"
"À cause de cela, a-t-il ajouté, je pense que les données ont été faussées dans certaines catégories , ce qui a quelque peu fait baisser l'indice des prix à la consommation." Il a aussi noté que la seconde moitié de novembre était marquée par d'importantes soldes, autour du Black Friday, "créant un léger biais à la baisse".
John Williams a toutefois estimé que le rapport restait "encourageant" , car il reflète selon lui "la poursuite du processus de désinflation".
Sur le volet de l'emploi, il a jugé que les données parues mardi ont aussi été faussées par le "shutdown", mais cette fois en exagérant la progression du chômage. Celui-ci est censé avoir grimpé à 4,6% en novembre, contre 4,4% en septembre.
La Fed a abaissé ses taux d'intérêt pour la troisième fois consécutive la semaine dernière, une décision marquée par des divergences accrues - un responsable voulait une diminution plus forte, deux ne voulaient pas de détente du tout.
John Williams, qui avait voté avec la majorité, a affirmé vendredi qu'il ne ressentait "pas l'urgence d'agir davantage sur le plan de la politique monétaire pour le moment, car les baisses que nous avons effectuées nous ont placés dans une très bonne position".