Epargne: un futur label européen pour encourager l’investissement local? information fournie par Le Particulier 16/08/2025 à 12:00
Sommaire:
- A quoi sert le label «Finance Europe»?
- Le PEA, labellisé «Finance Europe»?
- PEA vs fonds «Label Finance»: des produits très proches
- Le contrat d’assurance vie pour «réindustrialiser la France»
- La prise de risque des épargnants, la vraie clé de la croissance européenne?
A quoi sert le label «Finance Europe»?
Le label «Finance Europe» a une double vocation:
- Améliorer les rendements de l’épargne des Européens en fléchant leurs investissements vers le financement d’entreprises européennes.
- Mieux les informer sur les investissements utiles à la croissance économique de l’Union européenne.
Pour obtenir ce label, un produit doit cumuler ces trois critères:
- Une allocation orientée à au moins 70% du portefeuille vers les entreprises européennes,
- Une incitation à détenir le produit pour une durée minimale d’investissement de cinq ans,
- Une part substantielle investie en actions, «pour contribuer au financement en fonds propres des entreprises européennes».
Les pays pourront décider individuellement d’associer des incitations fiscales à ce label. Charge aux banques, assureurs et sociétés de gestion de distribuer les produits ayant obtenu le label. Selon Bercy, ils commenceront à être distribués dans un «horizon de quelques mois» , probablement en début d’année 2026.
Le PEA, labellisé «Finance Europe»?
Les produits pouvant bénéficier du label n’ont pas encore dévoilés. Mais le PEA répond déjà à tous les critères du label «Finance Europe». Les sommes versées sont investies en actions à au moins 75% dans des entreprises européennes . Et après 5 années de détention, les gains du PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu (mais pas aux prélèvements sociaux de 17,2%).
PEA vs fonds «Label Finance»: des produits très proches
Critère | PEA (et PEA-PME) | Label Finance Europe |
Type | Enveloppe fiscale française | Label (selon réglementation européenne) |
Eligibilité géographique | ≥ 75% des actifs UE/EEE | ≥ 70% des actifs UE/EEE |
Actifs | Actions & OPCVM (libres) | Actions |
Durée minimale | Aucune | 5 ans minimum |
Garantie du capital | Aucune | Aucune |
Fiscalité | Exonération fiscale après 5 ans | Fiscalité variable selon pays, en cours de définition |
Diffusion | Via les banques et les assureurs | Via les banques et les assureurs |
Le contrat d’assurance vie pour «réindustrialiser la France»
Comme le PEA, le contrat d’assurance-vie coche presque toutes les cases pour être labellisé «Finance Europe». Il offre des avantages fiscaux au-delà de 8 années de détention et il est également possible d’investir en private-equity, via des fonds spécifiques depuis les unités de compte. Depuis la loi «Industrie verte» de 2024, chaque contrat d’assurance-vie est d’ailleurs constitué de fonds ayant un label «Investissement Socialement Responsable» (ISR) ou «France finance verte». Le but: renforcer le fléchage de l’épargne des français vers des supports durables.
Pour les Français, la création de produits labellisés «Finance Europe» viendra donc s’ajouter à une offre déjà importante. Mais la création de produits d’épargne européens a un autre intérêt: favoriser l’émergence d’une union des marchés des capitaux. Sa création doit faciliter les flux de l’épargne en Europe et redynamiser la titrisation.
Qu’est-ce que le mécanisme de la titrisation?
Ce mécanisme consiste à transformer un portefeuille de prêts (crédits immobiliers, à la consommation ou aux entreprises) en titres financiers négociables sur les marchés. On en particulièrement entendu parler lors de la crise des subprimes (prêts hypothécaires américains) en 2008.
La prise de risque des épargnants, la vraie clé de la croissance européenne?
Quels que soient les produits proposés, la mise en place du label «Finance Europe» sera simple, selon les dires des pays à l’origine de cette initiative. Cependant, pour réussir à capter l’argent des Européens, et particulièrement des Français, il faut les rassurer. Selon l’Autorité des marchés financiers, 18 millions de Français détiennent un Livret A mais seulement 4,5 millions possèdent des actions en direct via un compte-titre ou un PEA. Globalement, ils privilégient aussi les contrats d’assurance-vie en fonds en euros à ceux en unités de compte. Prendront-ils le risque d’acheter des actions européennes?
Une nouvelle étape vers l’Union des marchés de capitaux
Le marché unique de l’UE datant de 1993 affirme la liberté fondamentale de la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. Mais dans les faits, de nombreux obstacles législatifs freinent leur circulation. L’initiative prise par sept pays européens (France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Portugal, Luxembourg et Estonie) d’arriver à un label commun devrait lever des contraintes et favoriser l’Union des Marchés de Capitaux (UMC), aussi appelée L’Union pour l’Épargne et l’Investissement (UEI).