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SNCF-Philippe et syndicats inflexibles mais des ouvertures
information fournie par Reuters 07/05/2018 à 17:44

    * Le Premier ministre reçoit les grands syndicats
    * Aucun montant évoqué pour la reprise de la dette
    * Il souhaite l'équilibre financier en 2022
    * Intersyndicale mercredi sur la suite du mouvement

 (Actualisé avec Philippe, Sud, FO)
    par Simon Carraud et Jean-Baptiste Vey
    PARIS, 7 mai (Reuters) - Le Premier ministre Edouard
Philippe a exclu lundi de revenir sur les principaux points de
la réforme de la SNCF mais s'est dit prêt à amender le projet de
loi avant son examen au Sénat si de nouvelles discussions avec
les syndicats le permettent, comptant pour cela sur les
organisations réformistes.
     Reçus tour à tour à Matignon avec leurs secrétaires
généraux nationaux, les syndicats de la SNCF, CGT en tête, ont
exprimé dans l'immédiat leur volonté de continuer le mouvement
de grève intermittente entamé le 3 avril et dont le huitième
épisode débute ce mardi.
    Selon eux, l'exécutif n'a fait aucune annonce nouvelle
permettant d'envisager une sortie de crise à court terme en
s'accrochant à la transformation juridique de la SNCF, à
l'ouverture à la concurrence et à l'abandon du statut des
cheminots pour les nouveaux entrants à compter de 2020.
    "Pour nous, clairement la grève se poursuit, il n'y a pas de
débat", a déclaré le secrétaire général de la CGT-Cheminots,
Laurent Brun, après son rendez-vous à Matignon, sans attendre
l'interfédérale qui se tiendra mercredi à 17h00 (15h00 GMT).
    "Il n'est pas question de lever la mobilisation, on
continue", a prévenu pour sa part le secrétaire général de la
CFDT-Cheminots, Didier Aubert. 
    Les représentants de Sud, troisième force syndicale à la
SNCF, et Force ouvrière (non représentatif) ont tenu des propos
similaires. 
    Les organisations attendent des engagements de l'Etat sur
les futures négociations portant sur la convention collective et
les accords d'entreprises appelés à remplacer le statut des
cheminots, ainsi que sur la dette, qui s'élève à 47 milliards
d'euros pour le seul réseau.
    
    RÈGLE D'OR
    Sur cette épineuse question, Edouard Philippe n'a donné
aucun indice sur le montant que l'Etat compte reprendre à
compter du 1er janvier 2020, si ce n'est qu'il sera
"substantiel". 
    Mais il a indiqué qu'il serait précisé ce mois-ci avant
l'examen du projet de loi au Sénat, en soulignant que ses
modalités ne devront pas remettre en cause les engagements de la
France en matière de réduction de déficit et de dette publics. 
    Cette reprise doit s'inscrire, selon lui, dans un retour de
la SNCF à l'équilibre financier à l'horizon 2022 qui suppose
aussi des efforts pour réduire son retard de productivité par
rapport à ses futurs concurrents potentiels.
    Edouard Philippe s'est prononcé en outre pour l'introduction
 d'une "règle d'or" interdisant tout endettement excessif du
groupe à l'avenir.
    L'examen au Sénat sera décisif à en croire le gouvernement,
qui s'est dit ouvert à de nouveaux amendements après ceux
adoptés en première lecture à l'Assemblée nationale.
    Si l'exécutif maintient les grands principes de la réforme, 
"cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait rien à discuter", a dit
le Premier ministre.
    "Le texte ne changera pas fondamentalement (...) mais il
peut encore être finalisé, la porte de Mme la ministre (des
Transports Elisabeth Borne) reste évidemment ouverte", a-t-il
ajouté.
    
    "DEUXIÈME PHASE"
    Dans une allusion à l'Unsa et à la CFDT, le chef du
gouvernement a dit retenir de ses entretiens de la matinée de
lundi "qu'au moins deux organisations syndicales ont fait état
de propositions qui permettront de nourrir ces discussions." 
    La CFDT, notamment, prévoit de soumettre une quarantaine
d'amendements à l'exécutif.
    "On sent qu'on rentre dans une deuxième phase où on va
pouvoir formuler des propositions", a salué le secrétaire
général du syndicat, Laurent Berger. 
    "Pour résumer ce matin : quelques ouvertures en termes de
discussions qui devraient être menées dans le courant du mois de
mai d'ici le débat au Sénat mais pas de garanties, en tout cas
suffisamment précises", a déclaré son homologue de l'Unsa, Luc
Bérille. "Nous jugerons sur pièce."
    Selon Guillaume Pepy, président du directoire de SNCF
Mobilités, les discussions de lundi marquent le début d'une
nouvelle étape, le Premier ministre ayant annoncé aussi une
accélération des négociations dans le secteur ferroviaire.
    Ainsi, d'ici au 23 mai, l'Union des transports publics et
ferroviaires (UTP) devra définir un calendrier de négociations
des futures conventions collectives et la SNCF s'engage à faire
de même au sein de l'entreprise, a dit Guillaume Pepy. 
    "J'ai senti profondément qu'il y avait une main tendue (...)
et que cette main a été saisie par plusieurs organisations
syndicales qui souhaitent jouer tout leur rôle d'ici l'examen au
Sénat", a observé le numéro un de la compagnie ferroviaire.
    Autre geste du gouvernement, Edouard Philippe a laissé
entendre que la SNCF disposerait de plus de moyens pour
moderniser la signalisation de son réseau, dont les défaillances
sont une des principales sources de retards des trains.
    Opposée aux principes même de la réforme, l'intersyndicale a
lancé le 3 avril une grève d'un type inédit à la SNCF, avec un
calendrier de deux jours d'arrêt de travail sur cinq, qui doit
reprendre ce lundi soir à 20h00 (18h00 GMT).
    Mardi, trois TGV sur cinq devraient circuler, de même que
sept Transilien sur dix, un TER sur deux et trois Intercités sur
dix, selon les prévisions de la direction.

 (Avec Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)
 

1 commentaire

  • 07 mai 13:26

    Inflexible, c'est la meilleure façon de se briser...Plus pesonne ne parler de la grève...C'est plié .... comme le roseau.


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