* Le Premier ministre reçoit les grands syndicats * Aucun montant évoqué pour la reprise de la dette * Il souhaite l'équilibre financier en 2022 * Intersyndicale mercredi sur la suite du mouvement (Actualisé avec Philippe, Sud, FO) par Simon Carraud et Jean-Baptiste Vey PARIS, 7 mai (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe a exclu lundi de revenir sur les principaux points de la réforme de la SNCF mais s'est dit prêt à amender le projet de loi avant son examen au Sénat si de nouvelles discussions avec les syndicats le permettent, comptant pour cela sur les organisations réformistes. Reçus tour à tour à Matignon avec leurs secrétaires généraux nationaux, les syndicats de la SNCF, CGT en tête, ont exprimé dans l'immédiat leur volonté de continuer le mouvement de grève intermittente entamé le 3 avril et dont le huitième épisode débute ce mardi. Selon eux, l'exécutif n'a fait aucune annonce nouvelle permettant d'envisager une sortie de crise à court terme en s'accrochant à la transformation juridique de la SNCF, à l'ouverture à la concurrence et à l'abandon du statut des cheminots pour les nouveaux entrants à compter de 2020. "Pour nous, clairement la grève se poursuit, il n'y a pas de débat", a déclaré le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, après son rendez-vous à Matignon, sans attendre l'interfédérale qui se tiendra mercredi à 17h00 (15h00 GMT). "Il n'est pas question de lever la mobilisation, on continue", a prévenu pour sa part le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Didier Aubert. Les représentants de Sud, troisième force syndicale à la SNCF, et Force ouvrière (non représentatif) ont tenu des propos similaires. Les organisations attendent des engagements de l'Etat sur les futures négociations portant sur la convention collective et les accords d'entreprises appelés à remplacer le statut des cheminots, ainsi que sur la dette, qui s'élève à 47 milliards d'euros pour le seul réseau. RÈGLE D'OR Sur cette épineuse question, Edouard Philippe n'a donné aucun indice sur le montant que l'Etat compte reprendre à compter du 1er janvier 2020, si ce n'est qu'il sera "substantiel". Mais il a indiqué qu'il serait précisé ce mois-ci avant l'examen du projet de loi au Sénat, en soulignant que ses modalités ne devront pas remettre en cause les engagements de la France en matière de réduction de déficit et de dette publics. Cette reprise doit s'inscrire, selon lui, dans un retour de la SNCF à l'équilibre financier à l'horizon 2022 qui suppose aussi des efforts pour réduire son retard de productivité par rapport à ses futurs concurrents potentiels. Edouard Philippe s'est prononcé en outre pour l'introduction d'une "règle d'or" interdisant tout endettement excessif du groupe à l'avenir. L'examen au Sénat sera décisif à en croire le gouvernement, qui s'est dit ouvert à de nouveaux amendements après ceux adoptés en première lecture à l'Assemblée nationale. Si l'exécutif maintient les grands principes de la réforme, "cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait rien à discuter", a dit le Premier ministre. "Le texte ne changera pas fondamentalement (...) mais il peut encore être finalisé, la porte de Mme la ministre (des Transports Elisabeth Borne) reste évidemment ouverte", a-t-il ajouté. "DEUXIÈME PHASE" Dans une allusion à l'Unsa et à la CFDT, le chef du gouvernement a dit retenir de ses entretiens de la matinée de lundi "qu'au moins deux organisations syndicales ont fait état de propositions qui permettront de nourrir ces discussions." La CFDT, notamment, prévoit de soumettre une quarantaine d'amendements à l'exécutif. "On sent qu'on rentre dans une deuxième phase où on va pouvoir formuler des propositions", a salué le secrétaire général du syndicat, Laurent Berger. "Pour résumer ce matin : quelques ouvertures en termes de discussions qui devraient être menées dans le courant du mois de mai d'ici le débat au Sénat mais pas de garanties, en tout cas suffisamment précises", a déclaré son homologue de l'Unsa, Luc Bérille. "Nous jugerons sur pièce." Selon Guillaume Pepy, président du directoire de SNCF Mobilités, les discussions de lundi marquent le début d'une nouvelle étape, le Premier ministre ayant annoncé aussi une accélération des négociations dans le secteur ferroviaire. Ainsi, d'ici au 23 mai, l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) devra définir un calendrier de négociations des futures conventions collectives et la SNCF s'engage à faire de même au sein de l'entreprise, a dit Guillaume Pepy. "J'ai senti profondément qu'il y avait une main tendue (...) et que cette main a été saisie par plusieurs organisations syndicales qui souhaitent jouer tout leur rôle d'ici l'examen au Sénat", a observé le numéro un de la compagnie ferroviaire. Autre geste du gouvernement, Edouard Philippe a laissé entendre que la SNCF disposerait de plus de moyens pour moderniser la signalisation de son réseau, dont les défaillances sont une des principales sources de retards des trains. Opposée aux principes même de la réforme, l'intersyndicale a lancé le 3 avril une grève d'un type inédit à la SNCF, avec un calendrier de deux jours d'arrêt de travail sur cinq, qui doit reprendre ce lundi soir à 20h00 (18h00 GMT). Mardi, trois TGV sur cinq devraient circuler, de même que sept Transilien sur dix, un TER sur deux et trois Intercités sur dix, selon les prévisions de la direction. (Avec Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)
SNCF-Philippe et syndicats inflexibles mais des ouvertures
information fournie par Reuters 07/05/2018 à 17:44
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