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ANALYSE MARCHÉS-Les options "put" plébiscitées comme outil de protection
information fournie par Reuters 09/04/2019 à 12:55

    * Les investisseurs veulent rester investis en actions
    * Mais ils souhaitent se protéger contre une possible
correction
    * Les "put" sur les indices boursiers pertinents dans ce
contexte
    * D'autant que la diversification n'a pas marché l'an
dernier

    par Blandine Henault
    PARIS, 9 avril (Reuters) - Comment protéger son portefeuille
face à des risques extrêmes en restant pour autant investi en
actions ? Le puissant rally boursier de ce début d'année a
soulevé la question auprès de nombreux gérants: s'il ne fallait
pas rater la hausse du marché boursier après la fin 2018
catastrophique, il ne fallait pas non plus oublier les risques
existants, Brexit et commerce en tête. Dans ce contexte, les
achats d'options de vente, dites "put", sur les grands indices
boursiers ont constitué un outil de protection privilégié.
    Traditionnellement, les investisseurs ont recours à la
diversification pour protéger leur portefeuille, en associant
aux actifs les plus risqués certaines obligations souveraines,
devises et/ou de l'or tout en renforçant la part de liquidités
("cash").   
    Mais cette stratégie n'a pas du tout fonctionné l'an
dernier: les obligations souveraines, notamment, n'ont pas joué
leur rôle traditionnel d'amortisseur et la faiblesse actuelle
des taux fait que la protection associée aux emprunts d'Etat est
de plus en plus faible.
    Investir sur les devises refuge, comme le yen et le franc
suisse, ou bien sur l'or a aussi des inconvénients. 
    "Les inquiétudes actuelles du marché portent sur une guerre
commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Si les choses se
passaient mal, ce ne serait pas très bon pour la Suisse et le
Japon qui sont des pays très exportateurs", explique Stéphane
Monier, directeur des investissements de la banque privée
Lombard Odier.
    "Le problème de l'or est qu'il n'y a pas de rendement
associé et vous avez même un coût de portage si vous investissez
dans l'or physique", ajoute-il. Le métal jaune est aussi
sensible à l'évolution du dollar. 
    
    UNE PROTECTION SIMPLE À LA BAISSE 
    Quant au cash, "c'est un actif de repli mais pas un actif de
protection. Si les actions se mettent à baisser, le cash ne va
pas s'apprécier; il n'y a pas d'effet amortisseur", souligne
Guillaume Lasserre, directeur des investissements chez Lyxor AM.
    "Sachant que le but ultime est de rester exposé aux actifs
risqués - parce que l'on croit encore dans la capacité du crédit
et des actions à apporter de la valeur dans les portefeuilles -,
on est un peu coincé quand on fait le tour des choses naturelles
pour se protéger".
    De fait, de nombreux gérants se sont tournés vers les
stratégies optionnelles consistant à acheter des options de
vente sur les grands indices actions comme une protection à la
baisse sur le marché boursier.
    Une option de vente ("put") donne le droit à un investisseur
de céder un actif à un prix fixé à l'avance et avec une échéance
donnée, en échange du paiement d'une prime.
    Si cet investisseur souhaite se protéger contre une baisse
de plus de 10% de l'EuroStoxx 50  .STOXX50 , il achètera un
"put" avec un cours d'exécution, ou "strike", de 10% en dessous
du cours actuel de l'indice à une échéance fixe.
    "Cela permet de rester exposé, de prendre le bénéfice de la
hausse des marchés actions et en cas de baisse d'avoir quelque
chose qui protège clairement", explique Guillaume Lasserre.
    Cet outil de couverture assez simple est donc
particulièrement adapté à l'environnement de marché actuel, où
la hausse linéaire et continue des indices actions depuis le
début de l'année se heurte à des risques importants sur le front
des négociations commerciales sino-américaines, du Brexit et de
la conjoncture mondiale.
    "Les périodes de fin de cycle sont plus propices à ce type
de stratégie car il est difficile de prédire quand la récession
aura lieu", observe Stéphane Monier.
    "En 2017, nous n'avions aucune stratégie optionnelle car
nous étions confiants dans le fait que le marché allait
continuer à monter."
    La période actuelle est d'autant plus favorable à l'achat de
"put" que le coût de couverture associé est relativement bon
marché. 
    
    TROUVER LE JUSTE ÉQUILIBRE
    "D'habitude, nous n'utilisons pas ces stratégies parce que
nous n'aimons pas payer les primes d'assurances. Les coûts de
couverture dépendent de la volatilité des marchés. Plus les
marchés sont volatils, plus l'assurance coûte", explique
Guillaume Lasserre chez Lyxor.    
    "La volatilité des marchés actions a beaucoup augmenté mais
le coût de l'assurance a moins augmenté que la volatilité
réalisée des marchés. Donc le fait de se protéger dans des
marchés aussi volatils est moins cher que ça n'a pu l'être",
ajoute-t-il.
    Le cours d'exécution de l'option va aussi influer sur le
coût de la couverture. Plus le "strike" est loin du prix de
l'actif, plus l'option est dite "out of the money" et moins elle
sera chère car sa protection sera moindre.
    Le type d'obligation joue aussi: avec une option américaine,
l'investisseur pourra exercer son "put" à n'importe quel moment
d'ici à l'échéance, ce que ne permet pas une option européenne.
Cet avantage rend l'option américaine plus chère.
    L'objectif final est de trouver un équilibre entre une
stratégie de couverture à court terme, qui offrirait un certain
degré de protection contre un marché baissier, et un coût qui
resterait raisonnable si le marché demeurait haussier, résume
Stéphane Monier.
    Chez Lombard Odier, une stratégie de ce type sur les actions
 a été mise en place fin février avec l'achat d'un "put" sur
l'EuroStoxx 50 à 3.050 points à échéance juin 2019, quand
l'indice se situait à 3.260 points, soit près de 7% au-dessus.
    Pour financer cet achat, les gérants de la banque suisse ont
parallèlement vendu un "put" à 2.900 points, une stratégie
appelée "bear put spread" qui offre l'avantage de réduire le
coût de l'assurance mais réduit l'efficacité de la protection en
cas de baisse supérieure à 10%.
    Le but de cette opération était en effet de se protéger
d'une correction, pas d'un krach boursier qui nécessiterait de
couper les expositions en direct, explique Stéphane Monier.
    Le marché ayant continué de monter, le "put" à 2.900 points
qui avait été vendu a été racheté. Il ne reste plus désormais
que le "put" à 3.050 points, qui protège seulement contre une
baisse importante du marché - l'EuroStoxx 50 est actuellement
autour de 3.440 points. 
    "Il n'y a pas de mécanique rigide pour ce type de
couverture, cela nécessite une gestion dynamique basée sur
l'évolution du marché et des fondamentaux", indique Stéphane
Monier.
    

 (Édité par Marc Angrand)
 

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