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Une étude anglaise met à mal la rénovation énergétique
information fournie par Boursorama avec LabSense 17/01/2023 à 07:30

L’isolation des bâtiments considérés comme des « passoires énergétiques » est l’une des actions majeures dans la lutte contre le gaspillage énergétique dans plusieurs pays européens. À moyen terme, elle serait pourtant inefficace. C’est du moins ce que révèle une étude britannique.

Une étude anglaise met à mal la rénovation énergétique-iStock-AndreaAstes

Une étude anglaise met à mal la rénovation énergétique-iStock-AndreaAstes

La chasse aux passoires thermiques

En France, depuis le 1er janvier 2023, les logements énergivores classés G sur le Diagnostic de performance énergétique (DPE) sont interdits à la location. Les propriétaires devront entreprendre des rénovations permettant d’augmenter les performances énergétiques de leurs biens afin de les remettre sur le marché locatif. Enjeu de premier ordre dans la lutte contre le gaspillage énergétique en France, la rénovation des passoires thermiques est également un objectif de taille pour la plupart des pays européens qui proposent un certain nombre d’aides financières. Pourtant, une étude britannique publiée ce mois-ci révèle l’inefficacité sur le long terme des rénovations énergétiques effectuées dans les logements particuliers.

Un gain imperceptible après quatre ans

Menée par des chercheuses de l’Université de Cambridge, cette étude a été réalisée sur plus de 55.000 ménages en Angleterre et au Pays de Galles, entre 2005 et 2017, sur une période d’au moins 5 ans avant et après les rénovations. Les chercheuses révèlent notamment que, si l’isolation des murs creux génère une économie d’énergie moyenne de 7 % la première année, cette dernière décroît avec le temps – tombant à 2,7 % en moyenne la deuxième année jusqu’à devenir franchement négligeable à partir de la quatrième année. Les travaux d’isolation des combles entraîneraient quant à eux une baisse de consommation de 1,8 % après un an, insignifiante dès la deuxième année.

Des comportements de consommation modifiés

Ces chiffres s’expliquent en partie par un changement de comportement des consommateurs. L’économie réalisée par les travaux s’annulerait ainsi rapidement par l’augmentation générale de la consommation d’énergie. Par ailleurs, les travaux d’isolation observés sont, dans la grande majorité des cas, réalisés dans le cadre de travaux plus importants - augmentation de la taille d’une pièce, extensions importantes, etc. Très énergivores, les vérandas font partie des modifications les plus populaires d’une propriété en Grande-Bretagne. En effet, en 2011, près de 20 % des ménages en Angleterre possédaient une véranda. Ces ménages particuliers perdent tout gain d’efficacité énergétique après la première année. L’étude pointe également du doigt l’acquisition de nouveaux appareils de chauffage ou d’électroménager, associée aux travaux d’extension, qui tend à augmenter la consommation énergétique globale d’un logement. Aussi, plusieurs années après leurs travaux, les ménages étudiés ont montré un relâchement quant à leur comportement vis-à-vis de l’énergie. Certains, qui estiment faire attention à leur consommation de chauffage après les travaux, ouvrent les fenêtres en hiver pour refroidir leur logement, jugé désormais trop chaud.

Une consommation accrue au sein des ménages défavorisés

L’étude indique également que les rénovations énergétiques n’ont aucun impact sur le budget énergétique des ménages défavorisés, qui limitaient leur consommation avant les travaux. Après les rénovations, 20 % des ménages les plus pauvres tendent à consommer plus pour profiter d’un intérieur chaud. Les chercheuses précisent donc que si ces travaux permettent de réduire la précarité énergétique des ménages en difficulté, ils n’ont aucun impact sur les objectifs de réduction de consommation énergétique du Royaume-Uni. L’étude conclut qu’à terme, le seul fait de financer les mêmes travaux de rénovation énergétique ne permettra pas au Royaume Uni d’atteindre ses objectifs de réduction de carbone et de sécurité énergétique.

5 commentaires

  • 18 janvier 16:39

    Le comportement des occupants est une des clés principales. Isoler ne veut pas dire open bar et tout le monde en maillot et claquettes. Chauffage à 23 toute la journée et vous ruinez les gains théoriques de n'importe quelle rénovation.Cela dit, venant des British, on ne s'étonnera qu'à moitié...


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