Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Proposition de loi logement : quoi de neuf ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 12/06/2024 à 08:30

Le gouvernement a présenté au Conseil des ministres le projet de loi logement, dont l'objectif est de répondre à la crise actuelle. En durcissant les règles pour les locataires de logements sociaux, il déclenche un tollé dans le milieu associatif.

Proposition de loi logement / quoi de neuf ?-iStock-ah_fotobox

Proposition de loi logement / quoi de neuf ?-iStock-ah_fotobox

Le logement intermédiaire inclus dans les quotas

Le ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, a dévoilé le 3 mai son plan pour tenter de développer l'offre de logements, actuellement en berne. La crise du logement connaît en effet un niveau historique, avec une accession à la propriété inabordable pour nombre de ménages et un accès compliqué à la location. On compte 4,2 millions de mal-logés en France, et 2,5 millions de foyers en attente d'un logement HLM. Dans son premier article, le projet de loi revient sur le dispositif de SRU (Solidarité et renouvellement urbain), qui impose aujourd'hui à plus de 2 000 communes de zones urbaines de respecter un quota de 20 à 25 % de logements sociaux. Les nouvelles dispositions envisagent d'intégrer dans le calcul de ces quotas les LLI (logements locatifs intermédiaires), prévus initialement pour les classes moyennes. Ce qui signifie que les quelque 70 % de communes en retard en 2020-2022 dans la mise en place de logements sociaux auraient la possibilité de construire des LLI pour atteindre les objectifs demandés. Ce "cadeau" aux communes qui n'ont pas pris les moyens pour remplir leur mission est considéré comme une injustice par de nombreux maires.

Dépassement de ressources des locataires : surloyer, voire expulsion

Les nouvelles mesures visent par ailleurs à contrôler plus régulièrement la situation financière des locataires HLM, afin de supprimer le principe du logement social pérenne et de faciliter la mobilité des locataires du parc social. Selon le ministre, le pourcentage de locataires HLM devenant non éligible à un logement social au vu de leurs ressources serait de l'ordre de 8 %. Un surloyer serait envisagé pour les locataires HLM dont les revenus sont supérieurs aux plafonds, avec des niveaux qui dépendraient de l'ampleur du dépassement. Par ailleurs, l'expulsion serait facilitée pour les ménages dépassant de 120 % les plafonds déterminés : cette décision pourrait être prise dans un délai de 18 mois après avoir dépassé le seuil pour la première fois, au lieu de 150 % pendant deux années consécutives.

Un pouvoir accru aux maires

Quant au logement neuf, en crise actuellement compte tenu de la hausse des matériaux de construction et des taux d'intérêt, la réforme accorderait plus de pouvoir aux maires en leur donnant de nouveaux outils. Ils pourraient notamment présider de façon systématique à la commission d'attribution des HLM pour les logements neufs. Au travers de cette décision, les associations de défense des locataires craignent le risque de "préférence nationale", ou de "clientélisme électoral". Dans l'objectif de construire plus rapidement et de faciliter l'accès à la propriété, le projet de loi prévoit des mesures de simplification administrative, notamment pour gagner du temps sur les délais de recours gracieux. Concernant ces LLI, le nouveau texte prévoit que les locataires des logements puissent se porter acquéreurs après 5 ans, au lieu de 18 ans actuellement. L'autorisation préfectorale, obligatoire actuellement pour cette transaction, serait désormais transférée aux maires. Ces premières pistes proposées par l'exécutif sont loin de faire l'unanimité parmi les cinq principales associations de locataires HLM, qui estiment que ce projet "fait la chasse aux pauvres". Le texte, rejeté majoritairement par les acteurs du CNH (Conseil national de l'habitat), devrait être étudié au Sénat vers la mi-juin.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Lors d’une séparation, la nouvelle relation d’un ex-conjoint peut influencer le calcul de la prestation compensatoire. (Crédit photo : 123RF)
    information fournie par Mingzi 11.06.2025 08:22 

    Quand un couple se sépare, l'un des ex-conjoints peut demander une compensation financière pour équilibrer les niveaux de vie. Mais que se passe-t-il si l'un d'eux vit déjà avec quelqu'un d'autre ? Faut-il prendre en compte une nouvelle relation amoureuse dans ... Lire la suite

  • Shutterstock
    information fournie par Biba Magazine 14.06.2025 09:47 

    Découvrez comment se constituer une rente pour la retraite à votre rythme, grâce à des solutions simples, accessibles et adaptées à chaque étape de votre vie. Difficile de penser à la retraite quand le quotidien file à cent à l’heure. Et pourtant, se constituer ... Lire la suite

  • Désireux de sécuriser l’avenir de Christine en cas de décès, Antoine souhaite désormais mettre en commun leur patrimoine et assurer une meilleure protection juridique pour sa conjointe. ( crédit photo : Getty Images )
    information fournie par Le Particulier 14.06.2025 09:00 

    Antoine a 65 ans, Christine 63. Ensemble, ils ont un enfant de 35 ans. Ils sont mariés sous le régime de séparation de bien : au moment de leur union, Antoine était déjà chef d’une entreprise de BTP et souhaitait protéger le patrimoine de Christine en cas de faillite. ... Lire la suite

  • Maquette de maison et argent (Crédits: Adobe Stock - IA)
    information fournie par Café de la Bourse 14.06.2025 08:30 

    Le marché locatif traverse une période difficile. Au premier trimestre 2025, les ventes de logements neufs destinés à la location aux investisseurs privés ont chuté de 40 % par rapport à l'année précédente. Cette baisse s'explique par plusieurs facteurs : la fin ... Lire la suite