Grâce à de nouveaux acteurs innovants et tournés vers les jeunes générations, le marché de la location de bateaux se porte mieux que jamais.
La location de bateaux connaît une période faste. Des plateformes en ligne ont fleuri et soufflent un vent frais dans les voiles d'un marché qui existe depuis toujours. «Nous ne sommes pas des loueurs de bateaux, on donne simplement accès aux loueurs plus facilement», explique d'emblée Jérémy Bismuth, le cofondateur de Click & Boat. La start-up propose plus de 22.000 bateaux à travers le monde, après s'être lancée récemment aux États-Unis, elle vient d'ouvrir aux professionnels. C'est également le cas de SamBoat, autre acteur du marché, qui après s'être focalisé sur les particuliers cherchant à amortir leur bateau attire dorénavant les loueurs «classiques», les professionnels. «Avec ces nouveaux clients on va dépasser les 20.000 bateaux disponibles», se félicite Laurent Calando, le cofondateur du site de location. De son côté Clément Douet, président de HeyCaptain, a commencé son activité avec les professionnels et pas question pour lui d'aller chercher du côté des particuliers. «On aide les pros à se digitaliser, Google met de plus en plus en avant les boîtes locales, ce type de référencement permet d'attirer les gens», expose-t-il.
Ces nouveaux acteurs ont permis de chambouler le secteur. «Il y a dix ans il n'existait que deux options pour louer un bateau: aller au salon Nautique de Paris, prévoir une location auprès d'un exposant et faire un chèque d'acompte, ou bien attendre le dernier moment et aller directement voir un loueur sur son lieu de vacances», se souvient Jérémy Bismuth de Click & Boat. Aujourd'hui, les plaisanciers
occasionnels peuvent réserver un bateau en seulement quelques clics sur l'une des plateformes spécialisées. Les choix sont multiples, voiliers, bateaux à moteurs, avec skippers ou bien sans, grand bateau habitable ou semi-rigide sans cabine, pour une virée de quelques heures dans les calanques marseillaises ou pour une semaine dans les Grenadines. De plus, «on arrive à faire baisser les prix des locations en mettant en place une saine concurrence», constate Jérémy Bismuth. Autre avantage: les avis laissés par les clients précédents, consultables sur les plateformes de location en ligne, peuvent s'avérer déterminants dans le choix d'un navire.
De nombreux avantages pour les loueurs
Pour les particuliers, mettre leur bateau en location est l'opportunité d'amortir en partie les divers frais d'entretien. Une possibilité réjouissante pour les propriétaires, surtout quand on sait qu'un bateau de plaisance ne sort en mer qu'une dizaine de jours dans l'année. Pour les professionnels, ces plateformes permettent d'accéder à une meilleure visibilité en ligne, de séduire une nouvelle clientèle - peut-être plus occasionnelle - et de profiter de meilleurs outils de gestion de réservations, développés spécifiquement pour leur activité. «Quand les pros se mettent en ligne, ils gagnent entre 20 et 30% de chiffre d'affaires», explique Clément Douet de HeyCaptain.
Si «en France 85% des locations se font entre particuliers», estime Laurent Calando de SamBoat, les loueurs professionnels, de par leur présence sur ces plateformes, se taillent de plus en plus de part de marché. D'autant plus que pour certaines prestations les professionnels restent privilégiés. «Si vous voulez louer un voilier de 2018 avec un skipper pour une semaine dans les Seychelles, pas le choix, il faudra passer par un pro», explique le cofondateur de Click & Boat. «Les particuliers qui viennent de s'offrir un bateau sont souvent peu enclins à le mettre immédiatement en location, il faut attendre quelques années pour qu'ils franchissent le pas», poursuit Jérémy Bismuth, «pour autant nous avons de superbes navires très luxueux dans cette catégorie». Dans d'autres pays que la France, comme la Croatie, la location de particulier à particulier est interdite. Ici aussi, le client n'a d'autre choix que de louer à un professionnel.
Une fiscalité moins intéressante qu'avant
Petite ombre au tableau, la fiscalisation des revenus issus des plateformes collaboratives votée l'année dernière, et appliquée depuis, qui prévoit que pour la location de biens meubles (dont les bateaux font partis) un particulier devra, au-delà de 7720 euros de revenus annuels s'acquitter des mêmes cotisations sociales qu'un professionnel. «Il y a eu des craintes de redressement fiscal, explique le cofondateur de SamBoat. Cela a crispé les propriétaires. On s'est rendu compte qu'une fois le seuil atteint ils sont nombreux à remplir leur calendrier de réservation...» Son de cloche similaire du côté de Click & Boat: «On aurait préféré être dans le seuil des biens immobiliers (NDLR: 23.000 euros de revenus annuels), regrette Jérémy Bismuth, un bateau ça se loue cher, presque autant qu'un appartement». Surtout que selon lui, «personne ne gagne d'argent sur notre plateforme, les propriétaires réduisent simplement leurs dépenses».
Pour Laurent Calando (SamBoat), le Nautic sera l'occasion de «rencontrer des locataires et des professionnels. Mais surtout de fédérer notre communauté à travers des moments conviviaux.» «Pour une plateforme dématérialisée comme la nôtre il est important de créer du contact», conclut-il. Rendez-vous est donné.
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