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Assurance-vie: attention aux primes manifestement exagérées
information fournie par Le Particulier 22/03/2025 à 11:00

L’assurance-vie offre un cadre fiscal avantageux pour la transmission de patrimoine, mais attention aux primes exagérées qui peuvent être contestées en succession.

L’assurance-vie offre un cadre fiscal avantageux pour la transmission de patrimoine, mais attention aux primes exagérées qui peuvent être contestées en succession.

Le contrat d’assurance-vie est souvent présenté comme un véritable couteau suisse de l’investissement. Il permet de faire fructifier votre épargne, de préparer votre retraite et d’optimiser la transmission de votre patrimoine tout à la fois. La clause bénéficiaire amène la possibilité de transmettre des sommes très librement, à des bénéficiaires de votre choix. Une liberté toutefois encadrée, car les primes jugées «manifestement exagérées» peuvent être remises en cause lors du règlement de votre succession.

Sommaire:

  • L’assurance-vie et la succession: un cadre privilégié, mais pas sans limites
  • Quand une prime d’assurance-vie est-elle jugée excessive?
  • Que dit la jurisprudence sur les primes d’assurance-vie exagérées? Quels sont les risques?
  • Comment éviter tout litige?

L’assurance-vie et la succession: un cadre privilégié, mais pas sans limites

Un contrat d’assurance-vie permet de léguer une somme d’argent aux personnes de son choix: un héritier direct, un conjoint ou même un tiers . Au décès du souscripteur, les capitaux sont transmis hors succession, avec un abattement fiscal de 152.500 euros par bénéficiaire. Pour les sommes excédentaires, la taxation est de:

- 20% sur la fraction comprise entre 152.500 euros et 700.000,

- 31,25 % au-delà.

L’un des atouts majeurs de l’assurance-vie est précisément cette autonomie par rapport aux règles classiques de l’héritage. Contrairement à d’autres actifs, elle n’est pas automatiquement répartie entre les héritiers selon les règles du Code civil. Les bénéficiaires perçoivent leur part, indépendamment du partage successoral. Cependant, il est impossible de totalement déshériter ses enfants en France. Ainsi, quand les héritiers estiment que les sommes transmises via l’assurance-vie représentent une part disproportionnée du patrimoine du défunt, ils peuvent contester le contrat en justice.

Quand une prime d’assurance-vie est-elle jugée excessive?

La loi ne fixe pas de seuil précis pour déterminer ce qu’est une prime manifestement exagérée. Toutefois, l’article L132-13 du Code des assurances(1) encadre le sujet, en indiquant que les primes versées ne doivent pas être « manifestement exagérées eu égard aux facultés du souscripteur ». Cette notion subjective est donc laissée à l’appréciation des juges. Ils disposent de plusieurs critères d’appréciation souverains (Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 19 mars 2014, 13-12.076). Parmi ces critères d’appréciation:

  • L’âge et l’état de santé du souscripteur : Un versement important réalisé par une personne âgée et en mauvaise santé peut être remis en cause, notamment s’il prive les héritiers d’une part significative du patrimoine,
  • La situation patrimoniale et les revenus : Un souscripteur dont les revenus sont modestes risque de voir sa démarche contestée s’il effectue un versement conséquent. Les juges analysent la proportion des primes par rapport au patrimoine global et aux moyens financiers de l’épargnant,
  • Une volonté de priver les héritiers : Quand les juges estiment que le contrat est utilisé comme un outil de détournement de la réserve héréditaire, la prime peut être réintégrée dans la succession. En effet, elle lèse certains héritiers.

À noter

Exemple jurisprudentiel où la prime est considérée comme manifestement exagérée:
Selon la Cour de cassation dans un arrêt du 1ᵉʳ juillet 2010, un versement de 46.000 euros était manifestement exagéré au regard de la situation financière du souscripteur du contrat d’assurance-vie. Cette somme provenait de la vente d’un bien immobilier. Les revenus mensuels du souscripteur étaient de 800 euros. Selon la justice, ces revenus sont insuffisants à garantir les besoins du souscripteur, notamment les frais d’hébergement en maison de retraite par exemple. En conséquence, les primes ont été réintégrées à la succession.

Les litiges liés aux primes manifestement exagérées sont fréquents et donnent lieu à des décisions variées en fonction des situations.

Que dit la jurisprudence sur les primes d’assurance-vie exagérées? Quels sont les risques?

Chaque année, la justice est appelée à résoudre des conflits familiaux et inter-familiaux relatifs à des questions de succession. Tout élément susceptible de confirmer ou d’infirmer la thèse du fraudeur au droit des successions par le biais de l’assurance-vie peut être utilisé (témoignages, échanges de courriers électroniques, lettres…).

En cas de requalification des primes, celles-ci sont réintégrées dans la succession. En outre, la justice peut décider de qualifier les versements en donation. S’ils sont jugés excessifs, ils peuvent alors être considérés comme une donation déguisée et soumis aux droits de donation. Ainsi, les principales conséquences sont: la réintégration dans l’actif successoral et la soumission à l’impôt.

Comment éviter tout litige?

Pour prémunir votre contrat d’assurance-vie de tous litiges, voici quelques bonnes pratiques:

  • Restez dans des proportions raisonnables: Il est conseillé de ne pas consacrer plus de 30% à 40% de votre patrimoine à l’assurance-vie pour éviter toute remise en cause.
  • Justifiez vos versements: Mieux vaut pouvoir démontrer que les fonds proviennent d’une épargne logique et non d’un appauvrissement excessif.
  • Privilégiez la régularité : Effectuer des versements progressifs plutôt qu’un apport unique, surtout à un âge avancé.
  • Faites-vous accompagner . Si vous avez la moindre question et craignez de porter atteinte à la part réservataire de vos héritiers, un notaire ou un avocat spécialisé peut vous orienter vers les solutions adaptées à vos objectifs de transmission, dans le respect strict de la légalité.

Quand un cadeau à un petit-enfant doit-il être déclaré?

Les cadeaux offerts à vos petits-enfants (chèque, voyage, bien matériel…), sont considérés comme de simples présents d’usage quand ils restent proportionnés à votre patrimoine et à vos revenus. Ainsi, quand vous souhaitez offrir de l’argent pour Noël, un mariage ou la réussite à un examen, l’administration fiscale considère cela comme un «présent d’usage» non soumis à l’impôt (article 852 du Code civil).
En revanche, quand les montants sont trop conséquents, il s’agit d’une donation. Vous pouvez transmettre jusqu’à 31.865 euros à un petit-enfant sans droits de donation, à condition d’avoir moins de 80 ans et que le bénéficiaire soit majeur. Cette exonération est renouvelable tous les 15 ans et doit être déclarée à l’administration fiscale dans le mois suivant le don. Tout est une question de mesure et d’équilibre. Mieux vaut donc anticiper et veiller à une certaine équité entre vos héritiers, pour éviter tensions et contestations au sein de la famille.

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3 commentaires

  • 22 mars 21:41

    Heu … quelques Euros en Assurance vie prête à confusion ? Sur les très gros patrimoine (grosse familles du CAC40) et aussi les plus petits entrepreneurs de PME/PMI il y a moyen à réfléchir (mon avis : c’est pas une bonne idée), mais sur les petits patrimoine inférieur à quelque millions d’euros, il n’y a même pas débat : 0 taxation !


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