(Crédits photo: © 9dreamstudio - stock.adobe.com)
Plus de 1 000 euros par an : la prime moyenne d'assurance pour les jeunes conducteurs est particulièrement coûteuse. Face au fléau de la non-assurance, les assureurs doivent-ils revoir leur copie ?
Souscrire à minima une formule d'assurance au tiers est une obligation légale pour tous les conducteurs. Pourtant, nombreux sont ceux qui font l'impasse sur cette nécessité, au risque de s'exposer à une amende, et à des poursuites judiciaires en cas d'accident. La population des jeunes conducteurs est particulièrement représentée parmi les personnes non-assurées, notamment à cause d'un manque d'information sur les risques encourus, et de primes d'assurance auto particulièrement élevées.
Plus de 8 500 victimes de conducteurs non-assurés en 2022
En plus de s'exposer à une amende forfaitaire de 3 750 euros, les personnes qui roulent sans assurance auto risquent de ne pas pouvoir assumer les frais liés aux dommages matériels et corporels qu'ils causent, pouvant se chiffrer en milliers voire en millions d'euros. En effet, si la formule au tiers de l'assurance auto est obligatoire, c'est avant tout pour protéger les victimes des accidents de la route.
Pour permettre l'indemnisation des victimes d'automobilistes non-assurés, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) prend le relais, avant de se retourner contre la personne en infraction. En 2022, le FGAO a ainsi permis d'indemniser 8 443 personnes blessées et les proches de 157 victimes décédées. Au total, ce sont 107 millions d'euros qui ont été versés, soit une hausse de 2,1 % par rapport à l'année 2019.
A lire aussi: Assurance auto : passer au tiers pour alléger son budget, bonne ou mauvaise idée ?
La non-assurance, "un fléau pour la collectivité" selon le FGAO
Au sujet du défaut d'assurance auto, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages ne mâche pas ses mots : "La non-assurance est un fléau pour la collectivité qui en assume l'essentiel du coût via la contribution prélevée sur l'ensemble des assurés, qui alimente le Fonds de Garantie des Victimes". Car ce sont bel et bien les automobilistes qui sont dans les règles qui cotisent pour permettre l'indemnisation des conducteurs non-assurés.
Les personnes en infraction vis-à-vis de la loi ne restent toutefois pas impunies, puisqu'elles s'exposent à des poursuites judiciaires en cas d'accident, et peuvent être amenées à rembourser des dizaines de milliers d'euros au FGAO, si tant est qu'elles soient solvables. Pourtant, selon un sondage réalisé en octobre 2022 par l'assureur Leocare, 11 % des Français se déclaraient prêts à renoncer à assurer leur voiture pour faire des économies.
Les raisons pour lesquelles certains jeunes conducteurs ne s'assurent pas
Au cours des 5 dernières années, le FGAO a observé une progression de 44 % de la proportion d'automobilistes non-assurés dans les accidents corporels. Les jeunes conducteurs sont particulièrement représentés parmi la population qui ne satisfait pas à l'obligation d'assurer sa voiture. Pour Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes, "Il est urgent de faire mieux comprendre le sens et la portée de l'assurance obligatoire et de la rendre plus accessible pour les jeunes tout en renforçant les contrôles".
La lutte contre la non-assurance des jeunes doit donc passer à la fois par la répression et par la prévention. Le FGAO précise qu'il est important de "mieux sensibiliser les jeunes conducteurs en renforçant collectivement leur éducation à l'assurance". Cela peut concerner à la fois l'obligation même de s'assurer pour rouler, mais également les conséquences désastreuses qu'un défaut d'assurance peut avoir.
Le FGAO propose également "un marquage spécifique sur tous les véhicules soumis à une obligation d'assurance", ce qui permettrait à la fois de faciliter les contrôles, et de faire connaître ou de rappeler l'obligation qui pèse sur tous les automobilistes. Mais le Fonds de garantie incite aussi les assureurs à revoir leur copie afin de faire baisser le coût de l'assurance auto pour les jeunes conducteurs, dont les plus modestes peuvent avoir des difficultés à assumer une prime qui dépasse fréquemment les 1 000 euros par an.
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer