Le marché de la trottinette électrique en plein essor

information fournie par Le Figaro 01/04/2019 à 16:26

Le marché de la trottinette électrique en plein essor (Crédit photo: Adobe Stock)

D'après une étude publiée ce lundi par la Fédération des professionnels du secteur (FP2M), presque 233.000 de ces engins ont été vendus l'an dernier, soit une hausse de +129% par rapport à 2017.

Les trottinettes électriques n'ont pas encore fini de faire parler d'elles. En 2018, elles ont constitué un véritable phénomène, devenant peu à peu le véhicule incontournable des micro-mobilités, ces nouveaux modes de transport urbain, comme les trottinettes, mais aussi les gyropodes et autres hoverboards. D'après une étude publiée ce lundi par la Fédération des professionnels du secteur (FP2M), presque 233.000 de ces engins ont été vendus l'an dernier, soit une hausse de +129% par rapport à 2017. Ce marché représente pas loin de 111 millions d'euros. Les trottinettes électriques viennent peu à peu à remplacer les trottinettes mécaniques, toujours les plus vendue, avec un million environ d'unités écoulées l'an dernier, mais qui se vendent de moins en moins (-20% par rapport à 2017).

«Il y a un vrai basculement sur l'électrique, et sur la mobilité urbaine qui prend le pas sur la mobilité loisirs», a expliqué à l'AFP Jean Ambert, le directeur général de Smart Mobility Lab. L'étude révèle en effet une réelle explosion du marché des «nouveaux véhicules électriques individuels» qui représentaient encore 9% des volumes en 2016 et 23% en 2017, et sont passés à 35% l'an dernier. Et leur part en valeur est même de 61%.

Comment expliquer un tel engouement? Si ces véhicules séduisent autant, c'est parce que leur prix moyen baisse, explique la FP2M. Par exemple, le prix moyen d'une trottinette électrique est passé de 767 euros en 2016 à 477 euros en 2018. «La micro-mobilité est entrée dans le quotidien des Français», s'enthousiasme Jean Ambert, de l'agence de prospective Smart Mobility Lab. «Elle répond à des besoins profonds de mobilité légère, agile et intermodale». Pour lui, l'arrivée massive des opérateurs de trottinettes en libre-service n'est absolument pas une concurrence au marché. Bien au contraire, ils permettent «à de nombreux utilisateurs de tester ce nouveau moyen de déplacement avant de faire le choix de l'achat». Toujours selon cette étude, l'essor de l'électrique fait énormément de bien au marché des micro-mobilités. Il a ainsi atteint 278 millions d'euros l'an dernier, accessoires compris ; contre 134 millions d'euros en 2016.

Évolution des pratiques

Plus globalement, cette étude relève aussi un véritable basculement des pratiques de déplacement en ville. Avec l'essor de l'électrique, les engins de déplacement personnel (EDP) constituent de plus en plus un moyen de mobilité urbaine et sont de moins en moins utilisés pour les loisirs. «Il y a un besoin de ponctualité qui n'est pas rendu possible par les transports publics ou par les voitures, mais qui est rendu possible par ce type d'engins qui sont très maniables et très mobiles», analyse Jean Ambert. Cet essor des services de trottinettes en libre-service ne décourage d'ailleurs pas les ventes, puisqu'il permet aux usagers de tester le concept avant l'achat, remarque-t-il.

Pour Fabrice Furlan, le président de la FP2M, «si le phénomène de la micro-mobilité urbaine a fait ressurgir des problèmes de sécurité, les nouvelles réglementations vont dans le bon sens». Dans le cadre de la loi d'Orientation sur les mobilités (LOM), «la création d'une catégorie spécifique dans le Code de la route est une première étape majeure pour la profession qui permet d'inscrire aujourd'hui les EDP comme faisant partie intégrante de la mobilité urbaine», souligne Jocelyn Loumeto, administrateur délégué de la FP2M.