A cause du château d'eau mitoyen, une nonagénaire pourrait être expropriée... de sa salle de bain
information fournie par Boursorama avec Newsgene 09/05/2025 à 15:01

Une habitante est en guerre avec sa mairie au sujet d'un château d'eau attenant à sa propriété. (illustration) (Pixabay)

Depuis plus de vingt ans, une habitante se bat contre la municipalité de Roumengoux, en Ariège, au sujet d'un château d'eau. La mairie souhaite récupérer une partie de la propriété, dont la salle de bain, pour sécuriser sa structure. La famille de la retraitée dénonce de son côté une volonté d'exproprier pour réaliser une belle opération.

C'est un conflit qui dure depuis plus de vingt ans entre une habitante de Roumengoux et la municipalité ariégeoise. La maison de la nonagénaire et son terrain de plus de 6 000 m2 seraient convoités par la mairie qui souhaite sécuriser le château d'eau attenant à la propriété, rapporte La Dépêche du Midi . En effet, le logement de la retraitée est mitoyen avec la construction publique.

« Ils veulent avoir ma mère à l’usure pour la pousser à vendre » , assure la fille de la nonagénaire, qui dénonce un acharnement. Si une solution avait été trouvée pour que la Ville récupère une partie de terrain, celle-ci a été annulée au début des années 2000 par la nouvelle équipe municipale. Pire, en 2006, des travaux réalisés par la mairie ont entraîné la destruction d'une canalisation vers la fosse septique. Depuis, rien n'a été réparé.

Un raté notarial

Selon la fille de l'Ariégeoise, le maire ferait du chantage pour récupérer la salle de bain et une partie de la cour. « Leur calcul est de se dire, soit elle en aura marre, soit les enfants vendront à son décès et là ils pourront préempter » , s'agace-t-elle auprès de nos confrères.

Un argument balayé par le maire, Anthony Crouzet, qui assure au quotidien qu'aucun projet immobilier n'est prévu sur la propriété. L'édile souhaite avant tout régulariser une situation qui daterait de 1962, soit avant l'installation de la retraitée et sa famille. A cette époque, l'ancien propriétaire avait cédé les parcelles à la commune pour y construire le château d'eau mais rien n'avait été acté devant notaire.

Un problème de sécurité

Le maire veut d'autre part se conformer aux règles de sécurisation de la structure. « Il ne faut pas oublier que nous avons des préconisations préfectorales qui nous imposent de nous assurer par tous les moyens de la pleine propriété du château d’eau pour des questions de sécurité de la ressource en eau et d’entretien » , explique Anthony Crouzet. Et en cela, le local transformé en salle de bain poserait problème, puisqu'aucun assainissement ne doit être normalement mis en place à proximité d'un château d'eau.

Les deux parties pourraient trouver un accord amiable. « Tant que l’expropriation n’est pas définitivement arrêtée, un accord peut toujours être conclu » , assure le maire.