Lecornu s'engage à présenter un projet de budget "robuste", sans austérité
information fournie par Reuters 26/09/2025 à 18:17

Le Premier ministre Sébastien Lecornu à Matignon

Le Premier ministre Sébastien Lecornu s'est engagé vendredi à présenter un projet de budget "robuste" pour 2026, évoquant des économies sur le train de vie de l'Etat et écartant toute austérité ou "régression sociale".

"Je présenterai un projet robuste aux alentours de 4,7% [de déficit public par rapport au PIB, NDLR], compte tenu du fait que j’ai décidé de ne pas imposer aux Français de renoncer à deux jours fériés sans être rémunérés", déclare le chef du gouvernement dans une interview au Parisien.

Son prédécesseur François Bayrou, renversé à l'Assemblée nationale après l'échec d'un vote de confiance, avait proposé un effort budgétaire de 44 milliards d'euros pour 2026 afin de ramener le déficit public à 4,6% du PIB l'an prochain.

"Il y a des attentes sociales fortes dans notre pays, il est donc hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale", a ajouté Sébastien Lecornu qui s'est attelé depuis sa nomination à Matignon à consulter les forces politiques et syndicales pour tenter de trouver un compromis sur le budget.

Le nouveau chef du gouvernement promet que les moyens consacrés aux retraites augmenteront de six milliards d’euros l'an prochain, ceux pour la santé de cinq milliards d’euros.

Prié d'expliquer comment son gouvernement parviendrait à un déficit autour de 4,7%, Sébastien Lecornu n'a pas fourni des détails, soulignant que "les efforts ne seront compris que s’ils sont partagés et justes". Il a ajouté que ces efforts doivent commencer par l'Etat, "qui doit donner l'exemple".

"Je vais donc proposer une diminution de six milliards d’euros sur l’État et son train de vie", indique le Premier ministre.

Interrogé sur la mise en oeuvre d'une "taxe Zucman" sur les hauts patrimoines en France défendue par la gauche, Sébastien Lecornu dit penser qu'il ne s'agit pas de la "bonne réponse", sans écarter un débat sur "plus de justice fiscale".

"Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront", déclare-t-il.

(Rédigé par Blandine Hénault, avec Jean-Stéphane Brosse et Claude Chendjou)