Fiscalité : un ras-le-bol qui ne faiblit pas depuis cinq ans information fournie par Mingzi 04/12/2025 à 08:15
Selon le dernier baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux, réalisé pour le Conseil des Prélèvements Obligatoires, les Français restent largement critiques envers le niveau des prélèvements fiscaux et sociaux et envers l'État et les priorités budgétaires.
Le Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux, réalisé par Harris Interactive pour le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), offre en 2025 un panorama précis de l'opinion publique sur la fiscalité française et permet de mesurer l'évolution des perceptions sur cinq ans.
La première constatation est la stabilité des jugements :
- 78 % des Français estiment que les impôts sont trop élevés (contre 75 % en 2021 et 2023).
- Les cotisations sociales sont jugées tout aussi excessives par 78 % des sondés.
- En revanche, ils se montrent moins critiques lorsqu'il s'agit de leur propre situation : 61 % disent payer trop d'impôts, un niveau stable.
Malgré cela, l'attachement au rôle civique des prélèvements reste fort : 79 % considèrent le paiement de l'impôt comme un acte citoyen, un chiffre quasiment inchangé depuis 2021.
Confiance en recul et nouvelles dynamiques d'adhésion
L'édition 2025 marque toutefois un tournant : la confiance accordée à l'État dans l'utilisation des fonds publics chute de 11 points, passant de 33 % en 2023 à 22 %. Ce recul intervient alors même que cette confiance demeure l'un des principaux déterminants du consentement à l'impôt.
Parmi les facteurs influençant l'acceptation des prélèvements, deux restent centraux :
- le sentiment d'équité,
- la satisfaction quant à l'utilisation de l'argent public.
En revanche, la connaissance du système socio-fiscal, autrefois considérée comme un élément explicatif, n'a plus d'impact significatif en 2025. Le lien entre confiance institutionnelle et adhésion à l'impôt se renforce, illustrant une sensibilité croissante aux performances de l'action publique.
Armée, patrimoine, complexité : ce que pensent les Français des sujets brûlants
Cette troisième édition intègre aussi des questions d'actualité, révélant des préférences claires.
Financement des armées : refus massif d'une hausse des impôts
Face à l'augmentation programmée du budget de la défense, 86 % des Français rejettent l'idée de financer cette hausse par de nouveaux impôts. La majorité préfère réduire d'autres dépenses publiques (62 %).
Fiscalité du patrimoine : une perception toujours clivée
Les droits de succession continuent de diviser. Une majorité (56 %) les juge trop élevés, mais une minorité significative (31 %) les estime insuffisants — un écart qui évolue peu depuis 2021.
Complexité fiscale : le pré-remplissage plébiscité
Si la fiscalité est jugée « trop complexe » par la plupart, 90 % des sondés voient dans le pré-remplissage des déclarations un outil efficace pour simplifier leurs démarches.
En synthèse, cette troisième édition du baromètre montre une France stable dans ses critiques, attachée à l'idée d'impôt mais de plus en plus exigeante vis-à-vis de l'État. Elle éclaire aussi les fractures persistantes autour du patrimoine et l'aversion générale à toute hausse fiscale. En révélant les évolutions subtiles du consentement à l'impôt, elle rappelle combien la confiance publique demeure la clé d'une adhésion durable.