Budget 2026 – Barème de l’impôt : l’Assemblée tranche en faveur des contribuables information fournie par Mingzi 28/10/2025 à 11:11
Les députés ont rejeté samedi le gel du barème de l'impôt sur le revenu, proposé par le gouvernement dans le cadre du budget 2026. Une décision qui préserve le pouvoir d'achat de nombreux ménages, mais creuse un peu plus le déficit public.
Les discussions sur le projet de loi de finances pour 2026 se sont poursuivies samedi à l'Assemblée nationale, où les députés examinaient la partie recettes du budget. Le gouvernement a essuyé un revers avec le rejet du gel du barème de l'impôt sur le revenu, une mesure qu'il défendait au nom du redressement des comptes publics.
Un amendement transpartisan en faveur des contribuables
En début d'après-midi, les députés ont adopté un amendement du député Laurent Wauquiez, réaffirmant le principe d'une indexation du barème de l'impôt sur l'inflation. Cette disposition a obtenu un soutien rare : une coalition allant de l'extrême droite à la gauche radicale, en passant par plusieurs élus de la majorité présidentielle. Elle vise à protéger le pouvoir d'achat des ménages face à la hausse des prix, en évitant qu'ils ne paient davantage d'impôts uniquement parce que leurs salaires suivent l'inflation.
200.000 foyers épargnés par une hausse de l'impôt
Le gel du barème, tel que proposé par Bercy, aurait eu pour conséquence de faire entrer environ 200.000 foyers supplémentaires dans le champ de l'impôt sur le revenu, et d'augmenter la contribution de centaines de milliers d'autres. Le rejet de cette mesure épargne donc une hausse de la pression fiscale pour une large part des classes moyennes, déjà fragilisées par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation.
Mais ce choix politique, salué sur les bancs de l'opposition, représente un coût estimé à deux milliards d'euros pour l'État. Un manque à gagner qui risque de compliquer sérieusement la trajectoire budgétaire du gouvernement.
Un contexte financier sous haute surveillance
Ce vote intervient alors que les agences de notation multiplient les signaux d'alerte. Vendredi, Moody's a abaissé ses perspectives sur la note souveraine de la France, une semaine après la dégradation de S&P Global Ratings, et un mois après celle de Fitch. Ces décisions reflètent les doutes persistants sur la capacité de la France à maîtriser une dette publique qui frôle désormais les 112 % du PIB.
L'exécutif inquiet pour la trajectoire budgétaire
Face à ce nouveau revers parlementaire, la ministre Amélie de Montchalin a exprimé son inquiétude : « Si les dépenses continuent à augmenter, nous aurons beaucoup de mal à tenir nos objectifs de réduction du déficit », a-t-elle averti. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a également lancé un avertissement sévère, évoquant le risque d'un « étouffement progressif » du pays si la situation des finances publiques ne s'améliore pas rapidement.
Ce vote illustre la fragilité politique du gouvernement, confronté à un Parlement éclaté où chaque amendement devient un rapport de force. Il relance aussi un débat de fond sur la justice fiscale, entre ceux qui prônent la rigueur budgétaire et ceux qui refusent toute hausse déguisée de l'impôt.
Le rejet du gel du barème représente un soulagement immédiat pour les contribuables, mais un casse-tête durable pour l'exécutif. Alors que s'ouvrira bientôt la seconde partie du budget, consacrée aux dépenses, le gouvernement devra trouver un équilibre délicat entre soutien au pouvoir d'achat et crédibilité financière.