Immobilier : la reprise passe par les territoires
information fournie par Mingzi 27/08/2025 à 08:08

Le marché immobilier français amorce une reprise, mais évolue à plusieurs vitesses selon les régions, entre hausses marquées et baisses prolongées. (Crédit photo : Shutterstock)

Alors que le marché immobilier français sort lentement de deux années de repli, la stabilisation des prix cache de fortes disparités selon les régions. Entre rebonds spectaculaires, baisses persistantes et reprises timides, le marché avance à plusieurs vitesses.

Après deux années de baisse, le marché immobilier français semble reprendre timidement des couleurs. Selon la dernière note de conjoncture immobilière des Notaires de France et de l'Insee (juillet 2025), les transactions repartent à la hausse et les prix se stabilisent, mais avec de fortes disparités selon les territoires. Entre dynamisme retrouvé dans certaines métropoles, corrections sévères sur les littoraux et stagnation en Île-de-France, le paysage immobilier reste contrasté et fragile.

Une embellie nationale encore fragile

Fin avril 2025, les ventes de logements anciens atteignaient 892.000 transactions sur douze mois glissants, en hausse de 2,5 % sur un an. C'est la première fois depuis 2022 que l'évolution annuelle redevient positive. Les prix, eux, progressent légèrement à l'échelle nationale (+0,4 % sur un an), tirés par les appartements (+0,7 %) alors que les maisons ne gagnent que +0,3 %.

Les métropoles à la relance

Certaines grandes villes retrouvent un certain dynamisme. À Lyon, le prix médian des maisons anciennes remonte de +2 % en un an (459 000 €), tandis qu'à Toulouse, la hausse est proche de +2 % (471 300 €). Nantes se distingue avec une progression marquée des maisons (+8 %, 310 500 €), traduisant un regain d'intérêt pour l'Ouest. À Saint-Étienne, la hausse des appartements est même spectaculaire : +9,1 % en un an, preuve que certains marchés longtemps délaissés regagnent de l'attractivité.

Des zones en difficulté

À l'inverse, plusieurs territoires continuent de souffrir. Paris reste orienté à la baisse, avec un recul de -6,8 % pour les appartements anciens. Les maisons en Île-de-France ne s'en sortent guère mieux (-1,1 %). Certaines villes moyennes accusent également le coup : Orléans voit ses appartements baisser de -6,1 %, Nancy recule de -3,5 % et Grenoble de -3 %. Ces replis illustrent une réalité : le cœur du marché reste atone, malgré les signes de reprise.

Les littoraux, un marché contrasté

Les stations balnéaires offrent un paysage très contrasté. Côté Atlantique, la correction est brutale : La Rochelle (-6,1 % pour les appartements et -11,4 % pour les maisons), Royan (-6,3 % pour les appartements) ou encore Biarritz (-4,5 %) enregistrent des reculs sensibles. Sur le bassin d'Arcachon, Andernos-les-Bains chute de -10,5 % sur les maisons. À l'inverse, certaines communes tirent leur épingle du jeu : Le Touquet voit ses maisons bondir de +12,3 % en un an, tandis que Trouville-sur-Mer affiche +14,3 %.

La province en terrain porteur

En dehors des côtes, plusieurs villes de province montrent des signes positifs. Dunkerque enregistre une hausse de +6,8 % sur les appartements, Poitiers progresse de +6,8 %, et Caen de +7 % sur le marché ancien. Ces évolutions traduisent l'intérêt croissant pour les villes de taille intermédiaire, souvent jugées plus accessibles financièrement.

Un marché à plusieurs vitesses

Ces disparités régionales rappellent que la reprise du marché immobilier est loin d'être uniforme. Les grandes métropoles résistent, certaines villes moyennes se redressent, tandis que les zones littorales et une partie de l'Île-de-France continuent de s'ajuster à la baisse. Dans ce contexte, les notaires appellent les vendeurs à rester réalistes sur leurs prix, afin de maintenir la fluidité des transactions.