Taxe sur les locaux commerciaux vacants : des communes passent à l'offensive information fournie par Boursorama avec LabSense 13/10/2025 à 08:30
Une mesure pour lutter contre la vacance commerciale
Depuis quelques années, la vacance des commerces inquiète de nombreuses municipalités. Rideaux baissés, vitrines poussiéreuses, panneaux « à louer »… Les centres-villes perdent de leur attractivité, au détriment du tissu économique local. À Rouen, 150 cellules commerciales sur les 3 900 recensées sont aujourd’hui vides, soit moins de 4 %. Un taux relativement faible, mais jugé préoccupant par la mairie. Lors du conseil municipal du 26 juin 2025, les élus ont donc voté l’instauration d’une taxe sur les locaux commerciaux vacants.
Une taxe appliquée en 2026 à Rouen
« Pour qu’un centre-ville vive, il faut aussi que ses cellules commerciales ne restent pas durablement fermées », défend Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. La taxe, progressive, est basée sur la valeur locative cadastrale du local. Elle s’élèvera à 20 % la première année, 30 % la suivante, puis 40 %. Elle ne s’appliquera qu’à partir de 2026, laissant le temps aux propriétaires d’agir. « Ce n’est pas une sanction, mais un levier d’action », insiste-t-il, en soulignant que certains locaux sont vacants depuis plusieurs années alors que des porteurs de projets cherchent à s’installer.
Sarreguemines, pionnière de la lutte contre les vitrines vides
Si Rouen expérimente le dispositif, Sarreguemines (Moselle) l’a déjà mis en place depuis 2021. Là-bas, la taxe commence à porter ses fruits. En effet, depuis que cette taxe existe, le taux de vacance a reculé de 3 %, comme le note France Info. La municipalité espère que la pression fiscale poussera les propriétaires à revoir leurs exigences. Un pari qui semble fonctionner.
Remiremont s’apprête à suivre le mouvement
Dans les Vosges, la ville de Remiremont s’apprête elle aussi à passer à l’action. Le maire, Jean-Benoît Tisserand, veut s’attaquer à une trentaine de propriétaires trop gourmands, responsables selon lui d’une partie des 10 % de locaux vacants recensés. « On travaille sur le sujet pour les inciter à louer moins cher », explique-t-il. Les loyers peuvent en effet grimper jusqu’à 4 000 euros mensuels, des prix dissuasifs pour de petits commerçants. Le dispositif envisagé ne vise pas les acteurs locaux, mais plutôt « ces propriétaires qui habitent loin de Remiremont ou les héritiers », précise l’élu. À terme, il imagine même transformer certains locaux périphériques en logements, pour rééquilibrer l’offre urbaine.
Une taxe contestée par certains commerçants
Si les élus vantent un outil de revitalisation urbaine, certains commerçants restent sceptiques. À Rouen, Wendy, vendeuse chez Nocibé, explique à France 3 que « si ce sont des personnes qui souhaitent relouer, mais qui n’y arrivent pas, et qu’on les taxe, ce n’est pas les aider du tout ». Pour d’autres, la priorité est ailleurs. « Notre problématique première aujourd’hui est l’accessibilité de la ville, le coût des parkings », souligne Fabrice Antoncic, président des Vitrines de Rouen.