Réseau de chaleur: la ville de Paris choisit l'offre de Dalkia au détriment d'Engie information fournie par Boursorama avec AFP 26/11/2025 à 12:03
La ville de Paris a choisi d'attribuer à Dalkia la concession de son réseau de chaleur urbain, un marché colossal de 15 milliards d'euros sur 25 ans, au détriment du concessionnaire sortant Engie qui était également sur les rangs, a-t-elle annoncé mardi.
Ce choix, fruit de cinq années de travail, sera soumis au Conseil de Paris à la mi-décembre. En jeu: le chauffage de près d'un million de personnes dans la capitale et 16 communes voisines, dont la totalité des hôpitaux parisiens, alimentées en par un réseau enterré de plus de 500 kilomètres.
L'offre de Dalkia, filiale d'EDF, a été jugée meilleure que celle d'Engie, délégataire depuis près d'un siècle, au regard du "verdissement massif" du mix énergétique du réseau chaleur qu'elle propose, "qui va nous permettre de sortir du gaz fossile", a expliqué lors d'une conférence de presse Dan Lert, adjoint à la maire PS Anne Hidalgo chargé de la transition écologique et de l'énergie.
Quelque 3,4 milliards d'euros seront investis sur 25 ans afin que la chaleur du réseau soit produite par 76% d'énergies renouvelables, au lieu des 50% actuelles (incinération de déchets, combustion de biomasse, géothermie...).
L'équivalent de 200.000 logements supplémentaires pourront "abandonner leur chaudière au gaz ou au fioul", a précisé Dan Lert.
L'élu écologiste a aussi fait valoir les "excellentes garanties sur la maîtrise des tarifs", qui devraient permettre la "stabilité des factures d'énergie des Parisiens".
"Nous serons en mesure de faire baisser les prix en 2027, dès le début de la concession, pour 69% des usagers. Cette baisse sera particulièrement marquée pour les logements et nous serons en mesure de les maîtriser durant les 25 années de la concession", a assuré Dan Lert.
Ce réseau de chaleur centenaire - le plus important de France et l'un des plus gros au monde - est actuellement exploité par une société d'économie mixte, la CPCU, détenue par Engie à 66,5% et la ville de Paris à 33,5%. Cette concession prendra fin au 31 décembre 2026.
"Ce n'est évidemment pas l'issue que nous attendions au regard de la qualité et de l'ambition de l'offre qui a été défendue par les équipes d'Engie", a réagi dans un communiqué l'énergéticien.
Le groupe sera dédommagé à hauteur de 3 millions d'euros pour les frais d'offre, a précisé la mairie.
Le nouveau contrat permettra à la ville de devenir propriétaire des 12 centrales de production de chaleur via la création d'une nouvelle société d'économie mixte, détenue à 49% par des acteurs publics (la ville et Caisse des dépôts) et à 51% par Dalkia.
Le choix a soulevé les critiques de l'opposition. Le co-président du groupe de Rachida Dati, David Alphand, a dénoncé une "attribution précipitée" à quatre mois des élections municipales, taclant "l'ultime coup de Jarnac" de la municipalité socialiste sortante.
"Annoncer l'attribution du réseau de chaleur à quatre mois des municipales, c'est confisquer aux Parisiens un choix démocratique qui aurait dû être tranché par la future équipe élue", a regretté pour sa part Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons à la mairie de Paris.