Les prix de l'immobilier "ont bondi de 88% en 20 ans" : devenir propriétaire, calvaire des classes moyennes
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/08/2025 à 17:16

Les démarches pour accéder à la propriété sont devenues un casse-tête pour de nombreux foyers, mis en lumière par les derniers chiffres d'un rapport de l'Institut Montaigne qui plaide pour faire bouger les lignes, notamment via des régimes intermédiaires.

( AFP / FRED TANNEAU )

Un "horizon entravé". Le rêve de l'accession à la propriété est de plus en plus difficilement atteignable pour les classes moyennes, pointe un rapport de l'Institut Montaigne, qui montre en parallèle la position de choix pour les plus de 50 ans et les classes aisées.

Depuis plusieurs décennies, l'accession à la propriété des classes moyennes "s'est ralentie", relève l'étude du cercle de réflexion libéral, publiée mercredi 27 août. En cause, notamment, des prix qui ont "bondi de 88% en 20 ans", augmentant à "25 ou 29 ans" la durée des emprunts, si bien que "24% des ménages détiennent aujourd'hui 68% des logements possédés par des particuliers".

Cette crise s'explique principalement par un "déficit d'offre face à une demande en hausse", notamment en zone tendue, selon l'étude, citant l'effet de la décohabitation des ménages et d'un mouvement de métropolisation, qui concentre la demande sur des territoires saturés.

Outre la crise de la construction, le rapport met en cause le nombre de résidences secondaires, qui croît "plus vite que celui des résidences principales" (1,7% contre 0,9% de 2013 à 2018), et le nombre de logements vacants, qui augmente "environ 2,3 fois plus vite que le nombre total de logements entre 2005 et 2023". "La propriété se concentre désormais de plus en plus entre les mains des plus de 50 ans et des classes aisées", signalent les auteurs.

Quelles solutions?

Les classes moyennes, dont les revenus dépendent avant tout de leur travail, sont particulièrement vulnérables, alimentant "colère et frustration en raison de l'attachement singulier à la propriété" en France, ajoutent-ils. Pointant des dépenses publiques "particulièrement élevées" en matière de politique du logement, les auteurs jugent néanmoins "limité" le montant dédié à l'aide à l'accession à la propriété. Dans ses dix propositions, le rapport préconise notamment de mieux accompagner les propriétaires pour transformer leur logement afin de lutter plus efficacement contre la vacance.

Les auteurs veulent également "changer le regard sur les modes hybrides et alternatifs d'accès à la propriété". Parmi les outils figurent le "démembrement de propriété", qui sépare usufruit et nue propriété, ou le bail réel solidaire, qui permet d'acquérir à moindre coût le bâti sans le foncier. "L'accession à la propriété (...) doit davantage s'appuyer sur des dispositifs hybrides ou alternatifs d'accès à la propriété (propriété progressive, partagée, démembrée, etc.)", souligne l'étude, rappelant que beaucoup "ne demandent pas d'apport personnel".