Différé de jouissance : acheter sans occuper tout de suite
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/12/2025 à 08:30

Vous vous apprêtez à acquérir votre « sweet home » ? Félicitations ! Mais si le vendeur vous propose, pour diverses raisons, un « différé de jouissance », méfiez-vous, car vous verserez les fonds et deviendrez propriétaire sans pour autant pouvoir profiter immédiatement de votre bien. Cela peut générer des frustrations... et des surcoûts ! La clé - si cette solution est inévitable - est de rester vigilant, de négocier les bonnes clauses et de ne pas céder à l’enthousiasme sans mesurer les conséquences. Voici donc tout ce qu’il faut savoir avant de signer.

Différé de jouissance : acheter sans occuper tout de suite / iStock.com - Pressmaster

Différé de jouissance, de quoi parle-t-on exactement ?

Le différé de jouissance est un mécanisme juridique qui permet, dans le cadre d’une transaction immobilière, d’ajuster le moment où l’acheteur peut réellement profiter de son bien, tout en étant déjà propriétaire. Autrement dit, vous devenez propriétaire, mais vous ne pouvez pas occuper le logement tout de suite. Ce mécanisme est souvent utilisé dans deux situations : Vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) : vous achetez sur plan, et la livraison n’intervient qu’à la fin des travaux ; Vente occupée : le vendeur reste dans le logement pendant une période déterminée, même après la vente. Dans les deux cas, vous êtes juridiquement propriétaire, mais vous devez patienter avant de profiter de votre bien.

Quels sont les risques ?

Si le différé de jouissance est une clause de souplesse, elle doit être soigneusement encadrée pour éviter les litiges, car l’accepter n’est pas anodin pour l’acquéreur. Ce dernier commence en effet à rembourser son crédit immobilier dès la signature, alors qu’il n’occupe pas encore le logement, et s’expose à : Des charges éventuelles : taxe foncière, copropriété, assurances… qui peuvent commencer à courir ; Un risque de double dépense en cas de cumul loyer + crédit ; Des travaux retardés, notamment en VEFA, où les délais de livraison s’allongent souvent ; Une occupation prolongée, si le vendeur reste dans le logement au-delà de la date convenue, entraînant des procédures coûteuses ; Un bien libéré dans un état dégradé, ou dont l’entretien a été négligé.

Quelles précautions prendre ?

Avant d’accepter un différé de jouissance, il est essentiel de prendre certaines précautions afin d’éviter toute mauvaise surprise. Commencez par lire attentivement l’acte de vente et assurez-vous que la durée du différé y est clairement mentionnée. Il est également recommandé de négocier une indemnité d’occupation, qui compensera le fait que vous ne pouvez pas profiter immédiatement de votre bien. Pour protéger vos intérêts, prévoyez des pénalités en cas de retard dans la libération ou la livraison du logement. Afin de sécuriser juridiquement la situation, n’hésitez pas à vous appuyer sur votre notaire, qui pourra insérer des clauses précises dans l’acte, ou à solliciter l’avis d’un avocat spécialisé en droit immobilier. Enfin, anticipez l’impact financier d’un tel différé en évaluant votre budget, surtout si vous devez continuer à payer un loyer ailleurs ou supporter des charges supplémentaires. Une préparation rigoureuse est la clé pour aborder cette étape sereinement.