Budget/collectivités: "Ce qui est proposé est une folie", alertent les intercommunalités
information fournie par Boursorama avec AFP 23/09/2025 à 17:16

( AFP / BERTRAND GUAY )

Le projet de budget pour 2026 présenté mi-juillet par le gouvernement démissionnaire est "une folie", a déclaré mardi le président d'Intercommunalités de France, demandant au nouveau Premier ministre de "revoir sa copie".

"Ce qui est proposé est une folie. Passer de ce que l'on a subi l'an dernier, autour de 2 milliards d'euros, à 5 milliards, est (...) la mise à plat de toute capacité à continuer à investir pour certaines collectivités", a estimé Sébastien Martin lors de la conférence de presse de rentrée de l'association.

Sur les 5,3 milliards de prélèvements annoncés mi-juillet, "le niveau d'effort demandé aux intercommunalités est à peu près le double (...) de celui demandé à la moyenne des autres collectivités", s'est étonné son vice-président Sébastien Miossec, évoquant une copie "totalement déraisonnable" qui reviendrait à "consommer l'ensemble de l'épargne d'un certain nombre de collectivités".

A cela s'ajoute le poids de la hausse du taux de cotisation des employeurs publics à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), soit environ 1,3 milliard d'euros, qui touche essentiellement les communes.

A propos du chantier de la décentralisation, que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu entend remettre sur le métier, Intercommunalités de France a réitéré son souhait de poser une première pierre à l'édifice en décentralisant la politique de rénovation de l'habitat afin de réduire les fraudes à MaPrimeRénov'.

Une proposition de loi sera déposée en ce sens "dans les prochains jours", a indiqué M. Martin, également député DR de Saône-et-Loire, qui espère par ailleurs que la décentralisation n'aboutira pas à une "nouvelle tentative sénatoriale de détricotage du fait intercommunal".

L'association, qui organise sa convention du 8 au 10 octobre à Toulouse, fera d'autres propositions à Sébastien Lecornu, qui a fixé la date limite au 31 octobre.