Fin de carrière aménagée : les pièges et atouts de la retraite progressive
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/10/2025 à 08:30

Différents dispositifs permettent aux salariés ou travailleurs indépendants de réduire leur activité professionnelle avant de partir définitivement à la retraite. Parmi ces mécanisme, la retraite progressive offre la possibilité de travailler à temps partiel (entre 40 % et 80 % d’un temps complet) tout en touchant une fraction de sa pension (retraite de base + complémentaire(s)). Il s’agit là d’une opportunité intéressante, permettant de maintenir une activité tout en goûtant - partiellement - aux joies d’une vie plus oisive. Cependant, la mise en place de cette retraite progressive exige une préparation rigoureuse, une bonne connaissance de ses droits et une coordination avec son employeur. Dans le contexte incertain qui est le nôtre il est par ailleurs indispensable de rester informé des fluctuations politiques et de l’incidence qu’elles pourraient avoir sur ce type de dispositif...

Fin de carrière aménagée : les pièges et atouts de la retraite progressive / iStock.com - Deagreez

Retraite progressive, de quoi parle-t-on exactement ?

La retraite progressive existe depuis 1988. Elle était initialement réservée aux salariés du privé, mais la réforme des retraites de 2023 l’a rendue également accessible à d’autres typologies de travailleurs - fonctionnaires, agents contractuels, professions libérales, avocats, travailleurs indépendants - et a abaissé son âge minima de 62 à 60 ans. Ce dispositif permet ainsi de travailler à temps partiel et de toucher un complément de son salaire, calculé au prorata de la quotité de travail. Le bénéficiaire continue à cotiser pour sa retraite, ce qui peut améliorer ses droits futurs. Les conditions principales pour être éligible au dispositif sont les suivantes : Être âgé a minima de 60 ans (depuis le 1er septembre 2025) ; Justifier d’une durée de cotisation d’au moins 150 trimestres validés, tous régimes confondus ; Réduire son activité professionnelle : entre 40 % et 80 % d’un temps plein ou équivalent en jours pour les forfaits jours ; Avoir reçu l’accord de l’employeur pour un passage à temps partiel.

Avantages et points de vigilance

Pour les actifs en fin de carrière, ce système présente plusieurs avantages. Il permet de maintenir une activité adaptée à ses capacités, tout en commençant à percevoir une partie de sa pension ; et, ainsi, de préserver un lien social et professionnel. De plus, les cotisations versées durant cette période peuvent améliorer le montant de la retraite définitive, notamment si l’on choisit de surcotiser. Cependant, la retraite progressive n’est pas sans embûche. Le premier écueil réside dans la baisse de revenus. Si la pension partielle est faible et le temps partiel peu rémunérateur, le niveau de vie peut en pâtir. Il est donc essentiel de bien simuler ses droits avant de s’engager. Autre difficulté : l’accord de l’employeur. Dans le secteur privé, le passage à temps partiel doit être validé par l’entreprise, ce qui peut freiner certains projets. Par ailleurs, les démarches administratives peuvent s’avérer complexes, notamment pour coordonner les régimes de retraite de base et complémentaire. Enfin, il faut veiller à ne pas compromettre ses droits futurs. Une mauvaise gestion de cette période peut entraîner une baisse du montant de la retraite définitive, surtout si l’on ne surcotise pas ou si l’on ne travaille pas suffisamment longtemps.

Une réforme en suspens ?

La réforme des retraites de 2023 a élargi le champ de la retraite progressive à de nouveaux publics et abaissé l’âge d’accès à 60 ans. Mais en cas de gel ou de suspension de cette réforme, ces avancées pourraient être remises en cause. Les fonctionnaires, professions libérales et indépendants pourraient perdre l’accès au dispositif, et l’âge minimal pourrait revenir à 62 ans, limitant ainsi son attractivité.